Le bras de fer entre les syndicats de l'éducation nationale et la tutelle est relancé. La Coordination des syndicats de l'éducation nationale (CSE) a finalement décidé d'opter pour deux jours de grève, les 10 et 11 février prochain. C'est ce qui ressort de la rencontre organisée jeudi dernier par cette organisation qui regroupe en son sein sept syndicats du secteur (Cnapest, Snapest, Unpef, CLA, SNTE, Satef et Snapap). Cette décision a été unanimement partagée par les syndicalistes, qui ont élaboré à l'occasion de ce regroupement une plateforme de revendications socioprofessionnelles de douze points. Ceci, en dépit du fait que la première responsable du secteur, Nouria Benghebrit, ait déploré, il y a quelques jours, le recours «machinal» des syndicats à la grève malgré «une volonté réelle» de la tutelle de régler les problèmes liés aux ressources humaines du secteur. Mais, il semble que ce soit la seule option pour la CSE, qui reproche notamment à la tutelle «son mépris» des procès-verbaux des réunions bilatérales qui ont eu lieu entre les deux parties et «la non-application» des accords déjà signés. «Sans la pression, on ne peut rien arracher», estime le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie, Idir Achour, pour qui «le dialogue initié entre les syndicats et la première responsable du secteur n'a abouti qu'à des promesses». «Le gouvernement ne veut pas céder sur les revendications des enseignants, espérons que les deux jours seront une alerte pour éviter le pourrissement», a-t-il averti. Joint par téléphone, le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, qui confirme de son côté le recours à ces deux journées de protestation, souhaite que la tutelle réponde favorablement à cette plateforme, cosignée par les sept syndicats du secteur. Dans ses revendications, l'Intersyndicale du secteur de l'éducation exige, notamment, des révisions touchant le statut particulier, le régime indemnitaire et les salaires. Il s'agit, entre autres, résume Meziane Meriane, de la réouverture des statuts particuliers pour «corriger» les «bavures» et les «injustices» et la réintégration «automatique» pour tous les fonctionnaires après 10 et 20 ans de service. L'Intersyndicale a, par ailleurs, appelé à la récupération des instituts techniques pour la formation des enseignants, exigé la refonte de l'enseignement technique et réclamé un effet rétroactif pour les fonctionnaires intégrés depuis l'été 2012. Requérant la revalorisation des primes du Sud, les sept syndicats du secteur de l'éducation demandent en outre à la tutelle la réouverture des dossiers des PTLT, bloqués depuis des années. En somme, un grand nombre de doléances impossibles à satisfaire dans l'immédiat par le département de Mme Benghebrit du fait que la majorité d'entre elles ne relèvent pas de ses prérogatives. Et en attendant que celles-ci trouvent (peut-être) une solution, l'élève, restera et demeurera la victime, car il pâtira de cette situation.