Les informations rapportées par certains médias concernant l'annulation des poursuites judiciaires contre le Dr Saïd Sadi ont été démenties. L'information judiciaire est toujours en cours. L'information judiciaire ouverte par le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger, le 4 janvier, contre l'ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, pour diffamation est «toujours en cours». C'est une source judiciaire proche du dossier qui confirme l'information via l'Algérie presse service (APS), démentant ainsi les informations rapportées par certains quotidiens relatives à l'annulation des poursuites judiciaires contre le Dr Saïd Sadi en raison d'un vide juridique en la matière. Le 4 janvier dernier le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed avait demandé l'ouverture d'une information judiciaire contre l'ancien président du RCD, le Dr Saïd Sadi, pour diffamation contre deux ex-chefs d'Etat (Ahmed Ben Bella et Ali Kafi) et une personnalité nationale (Messali Hadj). Pour le procureur, les propos tenus par Saïd Sadi «portent atteinte à l'honneur de ces trois personnalités». L'information judiciaire est intervenue, selon le parquet, «suite aux informations rapportées par certains médias, relatives aux déclarations faites par Saïd Sadi lors d'une conférence-débat qu'il a animée à Sidi Aïch (Béjaïa), au cours de laquelle il a imputé aux ex-chefs d'Etat, feu Ahmed Ben Bella et feu Ali Kafi, ainsi qu'à la personnalité nationale et historique, Messali Hadj, des faits portant atteinte à leur honneur et à leur considération». Hier les personnes en charge du dossier ont coupé court à certaines rumeurs et précisé que le dossier n'a pas été abandonné et l'instruction est toujours en cours au parquet de Sidi M'hamed. «En fait, c'est la troisième chambre d'instruction qui a été chargée d'instruire cette affaire et le doyen des juges d'instruction a été désigné pour ce dossier», indique la même source. La décision d'ouvrir une information judiciaire a été prise, explique cette dernière, «compte tenu du fait que ces propos rendent leur auteur passible de poursuites pénales pour diffamation», alors que «le délit de diffamation est consommé dès lors que les propos diffamatoires ont été rendus publics et que cette publicité donne compétence à tout tribunal dont le ressort duquel l'accès aux faits incriminés est rendu possible». Rappelons qu'après les déclarations de Saïd Sadi, les filles de Messali Hadj et de Ben Bella se sont constituées partie civile. Plusieurs personnes seront entendues dans le cadre de cette affaire. Mais aucune convocation n'a encore été adressée aux concernés. Contacté par téléphone pour avoir son avis, Saïd Sadi a estimé que cette situation ne lui déplaisait pas et qu'au contraire cela l'arrangeait. «Pourquoi cela m'arrange ? Parce que cela permettra à chaque partie de donner ses arguments», explique-t-il. Saïd Sadi n'a reçu pour l'heure aucune convocation, mais il est persuadé que la justice ira jusqu'au bout. «S'ils ont décidé d'ouvrir une information judiciaire, cela veut dire qu'ils iront jusqu'au bout de leur raisonnement, s'ils ont suffisamment de charges qu'ils les montrent, moi, j'ai assez d'arguments», se réjouit Sadi.