Nous avons quatre points cardinaux sur lesquels nous construisons le futur partenariat industriel algéro-français : la volonté, la confiance, la coopération et les projets. C'est une carte postale qu'a adressée, hier, depuis Alger, le haut commissaire à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet, reçu par le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Ali Haddad. Mais ce dernier avait également son mot à dire : «Nous avons trop parlé, depuis 2002, de la coopération algéro-française sans qu'il y ait des résultats sur le terrain.» Vendredi matin, Ali Haddad, patron du FCE, avait conclu une rencontre avec Jean-Louis Levet et certains patrons français par ces mots : «Certains de nos constats pouvaient choquer, mais nous voulions passer à une autre étape de la coopération ; nous avons certes besoin de la France et de l'entreprise française, mais dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant, profitable aux deux parties.» Fructifier les cas de partenariat est un objectif affiché par le président du FCE, il en va, à ses yeux, du développement de la coopération algéro-française, mais il est plus que jamais temps de passer aux travaux pratiques, permettant de revoir la copie et de proposer mieux en termes de partenariat. Ali Haddad a plaidé, hier au siège de son organisation, pour l'accélération du développement des relations entre l'Algérie et la France, mais surtout, entre l'entreprise algérienne et l'entreprise française. L'organisation patronale d'Ali Haddad a ainsi proposé des pistes de travail et des priorités sur lesquelles devrait se fonder la future synergie algéro-française. Durant toute une semaine, alors qu'il s'appliquait à défendre la cause de l'entreprise privée auprès des ministres en charge des portefeuilles économiques, le patron des patrons répéta ce message : «L'entreprise doit être le moteur de l'économie, du développement et de la croissance.» Avec les Français, Ali Haddad veut être plus efficace que ses prédécesseurs. C'est ainsi qu'il a contraint ses vis-à-vis français à acquiescer à l'idée de la mise en place d'une commission permanente de suivi des partenariats et des projets algéro-français. Cette commission en question est déjà opérationnelle. L'idée initialement retenue est de mettre en relation les entreprises algériennes et françaises, «qu'elles soient petites ou grandes» pour «se fixer des priorités sur lesquelles il faut agir», plaide Ali Haddad. Outre cette commission d'ores et déjà mise en place dans le but de suivre à la loupe l'état de la coopération, il a été convenu de fonder une école supérieure d'ingénieurs à même de faciliter le transfert de technologie et de savoir-faire, notamment dans le domaine industriel. Il faut dire que de manière générale, les patronats algérien et français ont abordé plus frontalement les questions relevant de la coopération entre les deux pays. De son côté, Jean-Louis Levet se disait charmé de la naissance d'une «relation permanente avec le FCE», une organisation qui, selon lui, a défini des priorités sur lesquelles est bâtie sa politique entrepreneuriale. Jean-Louis Levet, qui a exprimé la volonté et l'engagement de son pays à développer davantage les relations bilatérales avec l'Algérie, a appelé les entreprises françaises à s'impliquer davantage dans le développement de ces relations. «Il y a au moins 6300 entreprises françaises qui exportent vers l'Algérie, mais seulement 440 qui y sont implantées», a-t-il relevé, invitant ces entreprises à venir investir en Algérie. Pour le FCE, l'objectif premier étant aussi de «profiter du savoir-faire hexagonal pour le produire localement». A la réunion d'hier, qui a regroupé des patrons français et algériens, ont assisté, côté algérien, des membres et les vices-présidents du FCE, dont Laïd Benamor, Mohamed Baïri et Nacéra Haddad.