Onze élus de la commune d'Akbou tirent la sonnette d'alarme quant à la situation dans laquelle se débat la ville d'Akbou et ses villages. Issus des listes des indépendants, du MEN et du RND, ces élus désapprouvent la gestion de l'exécutif de l'APC, en s'appuyant sur les conclusions du rapport d'enquête diligentée par le wali en 2013 sur la gestion de cette assemblée élue. Ledit document révèle, en effet, un bilan de 26 mois d'exercice «négatif» qui a laissé la localité en marge du développement. Mouloud Salhi, élu à l'APC d'Akbou, a déclaré lors d'une conférence de presse organisée, en compagnie de ses camarades, au siège de la CDDH de Béjaïa : «La situation est dramatique à l'APC d'Akbou. Sur un budget de 300 milliards de dinars, l'APC n'a consommé que 6,75% en 26 mois d'exercice face à des besoins grandissants de la population qui n'a vu son exécutif se réunir qu'une seule fois». Le rapport d'enquête de la commission de la wilaya, d'après les élus, «avait établi 181 irrégularités financières et juridiques». «Et nous avons enregistré 180 projets inscrits pour cette année et qui sont bloqués à cause des annexes budgétaires qui ne sont pas encore approuvés, ce qui a accentué la frustration de la population», ajoutent-ils. Parmi les irrégularités signalées dans le rapport d'enquête : «La falsification, à l'insu des élus, des documents telle que le contenu d'une délibération qui a fini par être rejetée par le contrôleur financier, l'enregistrement d'un retard dans l'approbation et le visa des annexes budgétaires et le vote des budgets de la commune après dépassement des délais réglementaires». A titre d'exemple, les 11 élus ont parlé du retard accusé dans l'approbation du budget primitif qui devait être discuté entre octobre et novembre 2014, la rétribution de la moins-value fiscale ainsi que l'octroi des mandats de secours et des couffins aux démunis pour les quatre derniers mois de l'année écoulée. Ils précisent : «Des budgets qui auraient dû être débloqués lors de la dernière et unique réunion qu'a tenue l'assemblée en juillet 2014, après que le maire soit parti en congés de maladie, laissant les commandes à un intérimaire aux prérogatives limitées. Ce dernier, n'étant que remplaçant, ne pouvait pas mettre sur la table le point le plus important de cette session qui était le remaniement de l'exécutif». Autres problèmes qui restent en suspens, la gestion du foncier urbain. Selon les conférenciers, «ce dossier est encore en souffrance malgré l'installation d'une commission Ad hoc qui n'a pas entamé son travail à ce jour. Ce qui a amené les autorités compétentes à déclencher une enquête sur la dilapidation du foncier sous la pression des associations et des citoyens qui ont demandé l'ouverture d'une instruction judiciaire sur la gestion du foncier à Akbou». A présent, indiquent les élus, «il est de notre devoir de dénoncer publiquement et énergiquement les dérives multiples et l'inefficacité à tous les niveaux de cet exécutif incompétent, dénué de toutes visions». A cause de cette gestion, attestent-ils encore, «Akbou perd beaucoup d'argent, car la non approbation des cahiers des charges des adjudications des marchés, par exemple, a conduit cette équipe dirigeante à recourir à une démarche irrégulière qui consiste à proroger des contrats par décision unilatérale du P/APC». Enfin, les conférenciers reprochent à l'administration de la wilaya de ne pas avoir pris ses responsabilités vis-à-vis de ce blocage. Ils concluent : «Le wali qui a reconnu la gravité de la situation n'a pas trouver mieux que de nous mettre en confrontation, en envoyant des mises en demeure à l'ensemble des élus alors que les seuls responsables sont les membres de l'exécutif de l'APC».