Les élus de l'opposition dressent un tableau peu reluisant de la situation de la commune dans un document remis à la presse. La majorité des 23 élus que compte la commune d'Akbou a exprimé samedi matin, lors d'une conférence de presse organisée au CDDH de Béjaïa, leur mécontentement vis-à-vis de la gestion de la commune. Ils sont 19 élus de différents partis politiques à tirer à boulets rouges sur l'actuel maire, Abderrahmane Bensebaâ. «Exaspérés et indignés par l'inaction, le laxisme et le comportement du premier magistrat de la ville, les élus de la commune d'Akbou interpellent énergiquement les pouvoirs publics à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette situation qui enfreint lourdement le développement de notre commune et aggrave la dégradation du cadre de vie de nos concitoyens», a appelé Mouloud Salhi, un élu du bloc de l'opposition qui a dressé un tableau peu reluisant de la situation de la commune dans un document remis à la presse. «L'Assemblée Populaire Communale, instance principale, sensée gérer, planifier, élaborer et adopter tous les projets du développement local, est méprisée, marginalisée voir paralysée par la non tenue régulière des assemblées ordinaires ... contrairement à l'article 16 du code communal qui la fixe à une assemblée ordinaire tous les deux mois», a-t-il expliqué en mettant l'accent sur «l'absence du premier magistrat» durant ces réunions. «Depuis la tenue de la dernière assemblée populaire communale en date du 12 août 2013 délibérant la dissolution de l'équipe composant les membres de l'exécutif et les différentes commissions permanentes, la commune est restée figée, inopérante et orpheline de toutes structures ou instances délibérantes. La délibération de l'assemblée populaire communale du 12 août 2013 sensée être transmise à la tutelle sous huitaine est tout simplement confinée, à ce jour, dans les tiroirs du P/APC, ce qui est contrevenant à l'article 55 de la section 5 définissant les modalités du régime des délibérations du code communal», a-t-il souligné. Les élus de l'APC d'Akbou reprochent au P/APC ses «décisions anarchiques et unilatérales». Ils dénoncent «la désorganisation des services de la commune, la non mise en application de l'organigramme communal, «l'instabilité»…, sans oublier «l'absence de toutes réunions de travail et de coordination entre les chefs de services et l'exécutif d'un côté, et entre l'exécutif et les services techniques décentralisés de l'Etat de l'autre côté». Les élus dénoncent aussi «des irrégularités» depuis l'installation du nouveau maire. «Attribution de contrat et acquisition de matériels sans consultation…. Lancement d'aménagement de plusieurs carrefours sans études préalables et à des coûts exorbitants (1,60 milliard de centimes le jet d'eau) et sans consultation de l'assemblée actuelle, baptisation de ces carrefours non réglementaires (Personnalisées au nom du P/APC), location de la crèche communale comme salle des fêtes sans consultation de l'assemblée actuelle, autorisation d'installation d'une foire commerciale au stade communal et l'utilisation de la salle de cinéma à des fins commerciales sans délibération, mise en circulation des bus communaux pour le transport urbain sans création de régie, .... absence de passation de consigne entre maire sortant et maire entrant conformément au code communal (article 68)», a-t-il fustigé. Dans le document remis à la presse, il est question également, et entre autres, des recettes communales qui se chiffrent en milliards de centimes mais qui ne sont pas encore exploitées pour le bien de la commune. Les élus de l'APC d'Akbou qui se sont ainsi dressés contre leur maire ont lancé un appel au premier magistrat de la wilaya pour «intervenir et mettre fin à cette situation».