C'est désormais l'éternelle histoire comique, qui se répète à chaque fois que la ville est ouverte à des chantiers, dirigés par la technique : navigation à vue. Au mois de janvier dernier, nous avions dénoncé la manière avec laquelle sont menés les travaux d'aménagement des rues Didouche Mourad (ex-Caraman) et du 19 juin 1965 (ex-rue de France). A voir ce qui a été fait, on aurait préféré que ces deux artères « vivantes » du centre-ville soient laissées comme elles l'étaient. Mais à vouloir les transformer en piétonnières, n'importe comment, on a fini par les défigurer.Aujourd'hui et moins d'un mois après la pose du pavé, les Constantinois commencent à s'interroger sur l'utilité d'une telle opération qui a englouti des milliards. C'est-à-dire de l'argent du contribuable jeté dans «la gadoue» et les malfaçons.On s'interroge aussi sur qui fait quoi et qui supervise qui, au vu du désastre que les dernières pluies ont révélé au grand jour. Tout au long de ces deux rues commerçantes de la ville, le décor n'est pas beau à voir. Des passages impraticables, des flaques d'eau de plusieurs mètres en plein milieu de la rue, du pavé de mauvaise qualité et des piétons qui pataugent dans la boue. Une boue que les commerçants s'efforcent de nettoyer à longueur de journée. «C'est une situation déplorable que nous sommes en train de vivre chaque jour, que dire si des étrangers viennent visiter la ville dans ces conditions, c'est vraiment honteux», regrette le gérant d'un local situé près des anciennes galeries Monoprix. En un mot : du travail bâclé à J-72 jours de l'évènement culturel de 2015. «Nous demandons au wali de venir voir sur place ce qui se passe réellement dans les rues Didouche Mourad et 19 juin 1965», déclare un commerçant. Les Constantinois commencent déjà à s'inquiéter sur ce qui adviendra dans les autres chantiers qui ne semblent pas avancer au boulevard Belouizdad, à la place des Martyrs, et dans les rues Abane Ramdane et Larbi Ben M'hidi. Lors de notre passage hier par les lieux, nous avons noté également une grande anarchie, notamment concernant le passage de nombreux véhicules qui viennent y stationner, alors que la rue est censée être une piétonnière.