La distribution de l'eau potable connaît des perturbations dans de nombreux quartiers de Sétif où l'eau ne coule parfois qu'une fois tous les trois ou quatre jours. La baisse du niveau de remplissage du barrage d'Aïn Zadda alimentant une partie de Bordj Bou Arreridj et Sétif en est la cause. D'une capacité théorique de 121 millions de m3, le point d'eau précité n'emmagasinait avant les dernières chutes de neige que 20 millions de m3. Soit moins de 30% de ses capacités de stockage. Les récentes précipitations ont permis aux gestionnaires de la ressource hydrique de retrouver le sourire d'autant plus que la fonte de la neige, génère quotidiennement plus de 500.000 m3 d'eau. De tels apports ont boosté les quantités stockées. Celles-ci ont atteint, ces jours- ci, 45 millions de m3. Des apports supplémentaires de plus de 10 millions de m3 sont, nous dit-on, attendus durant les prochains jours. Avec de telles quantités, le niveau du barrage devra dépasser les 50% de ses capacités de stockage. Mais en dépit de ces apports considérables, la distribution demeure aléatoire, au grand dam d'une bonne partie de la population qui s'explique mal cette situation «En été, on peut aisément comprendre les perturbations mais que cela puisse perdurer jusqu'en hiver, ce n'est pas acceptable. Cette manière de faire de l'ADE trouvant un malin plaisir à changer les horaires et les fréquences de distributions nous obligeant à attendre jusqu'à une heure tardive de la nuit, nous rend nerveux pour ne pas dire carrément, fou», diront non sans colère de nombreux habitants de la cité El Hidab où l'eau ne coule dans les robinet qu'une fois tous les quatre jours. Pour le directeur de la zone ADE (Algérienne des eaux), Mourad Amroun, la situation s'améliore de jour en jour: «Après les difficultés rencontrées ces derniers mois où nous étions obligés de gérer une grosse pénurie, la distribution est nettement meilleure. Il est vrai que les problèmes d'approvisionnement des étages supérieurs de certains immeubles demeurent posés. Nous avons pris des mesures pour les régler et permettre à cette catégorie d'abonnés d'être approvisionnée comme tout le monde. Avec les dernières crues,on peut désormais entrevoir la période estivale avec optimisme d'autant plus qu'actuellement le stock du barrage d'Aïn Zadda est de 45millions de m3.» La situation est presque identique dans d'autres localités de la wilaya qui attendent avec impatience la mise en exploitation des «grands transferts» pour lesquels les pouvoirs publics, ont injecté 1,2 milliard de dollars. Pour rappel, ce système doit permettre le transfert d'un volume de 390 millions de m3 destinés à l'alimentation en eau potable pour une population de plus d'un million d'habitants ainsi que l'irrigation de 40.000 hectares des terres agricoles au niveau des hautes plaines sétifiennes. Il convient de préciser que ce système consiste d'une part à transférer un volume de 120 millions de m3 du barrage de Tghil Emda (Bejaia) vers le barrage de Maouane, et de l'autre, 300 millions de m3 à partir des barrages d'Erraguene et Tabellout vers le barrage de Draa Diss. Lancé en 2009, le projet qui devait être livré selon l'ex-ministre des ressources en eau, à savoir Abdelmalek Sellal en 2013, n'est toujours pas achevé, 5 ans après. Pour avoir d'amples informations à ce sujet et à propos des 2 milliards de dinars octroyés dernièrement par le gouvernement pour la réalisation de forages à El Eulma et Sétif, on a essayé de rentrer en contact avec le directeur des ressources en eau (DRE) de la wilaya, en vain.