La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Tipasa avait organisé une rencontre débat, jeudi dernier, à la salle des conférences du complexe touristique Corne d'or autour de la loi de finances 2015 et les nouvelles exigences de la croissance économique nationale. Le président de la CCI, Serandi Mâamar, a réuni les nombreux opérateurs économiques et artisans de la wilaya de Tipasa, afin de pouvoir s'imprégner des explications, des clarifications et des expériences vécues dans d'autres pays, objet des interventions de Boukenounou Hakim et Benkhalef Abderrahmane, respectivement sous-directeur à la direction des impôts de la wilaya de Tipasa et expert consultant international. Les conférenciers avaient mis l'accent sur l'inexploitation des potentialités économiques de la wilaya de Tipasa, tout en mettant en garde les opérateurs sur les pièges qui peuvent ruiner les investisseurs. Les intervenants avaient insisté sur des questions délicates afin de sensibiliser les opérateurs, en les invitant à s'adapter à la situation des marchés, tout en respectant les textes de la loi de finances. «Le système fiscal et le système financier en Algérie sont devenus trop complexes en raison du nombre important de corridors. Il faut simplifier et stabiliser tout cela afin de donner une visibilité sur l'avenir aux personnes qui veulent investir leur argent et leur donner plus de confiance», précise Benkhalef. En effet, c'est uniquement la stabilité qui peut attirer les investisseurs nationaux, internationaux et ceux de la diaspora algérienne dans notre pays. Est-ce le cas dans le pays ? En Algérie, il y a un problème de fonctionnement de l'économie doublé de celui de la culture. «Le fonctionnement de l'économie algérienne prend une allure où il y a une désorganisation des marchés, les prix qui ne correspondent pas aux valeurs réelles des produits et des services. Le secteur de l'informel ne cesse de gagner du terrain, tout en continuant à travailler à côté du secteur formel où l'Etat devient le joueur économique et le premier investisseur. Ce schéma économique algérien produit naturellement des comportements qui consistent à gagner beaucoup d'argent sur les privilèges de l'Etat, même si la qualité des produits laisse à désirer. Les produits n'ont pas un profit économique, mais peuvent bénéficier des exceptions fiscales. L'assistanat est devenu l'organe qui fait fonctionner le système, or les organes économiques doivent fonctionner selon les valeurs réelles, il est impératif d'agir pour faire changer ces règles actuelles afin que les comportements changent progressivement», a indiqué M. Benkhalef. Les valeurs des règles de travail doivent revenir à la norme en Algérie. Dans un pays où la politique ne travaille pas pour l'intérêt de l'économie, l'échec est irréversible. Les importations tous azimuts des produits avaient suscité moult questions et commentaires. Si les politiques algériens avaient décidé d'investir des centaines de milliards de centimes pour transformer des villes en capitales internationales, comme Tlemcen, Constantine et Alger, l'aspect économique en revanche n'est pas visible. Les retombées financières de ces investissements au profit de notre pays sont nulles. «L'Algérie est un pays de réalisation et ce n'est pas autre chose», déclare l'expert-consultant.