A chaque saison hivernale, c'est le pire scénario qui se répète pour les habitants des zones montagneuses enclavées de la wilaya de Médéa. Et à chaque fois les responsables tiennent le même discours, promettant d'améliorer la situation des voies d'accès dans ces régions en relief, mais en vain. La dernière vague de chutes de neige qui se sont abattues ces derniers jours a fait revivre chez les villageois le spectre de la peur, surtout que la catastrophe causée par la tempête de neige de l'année 2012 est toujours présente dans les esprits. Heureusement que cette fois-ci le mauvais temps a été de courte durée et les quantités de neige n'ont pas été aussi conséquentes, sinon on aurait enregistré d'importants dégâts dans les localités isolées. Quoique les montagnards habitués aux rudes conditions climatiques des altitudes ont de tout temps compté sur eux-mêmes lors des situations climatiques extrêmes, ce sont surtout les évacuations sanitaires d'urgence qui les inquiètent le plus. Ces dernières intempéries ont obligé les campagnards vivant dans des conditions pénibles, sans gaz naturel, à recourir aux petits stocks de bois pour se réchauffer et économiser ainsi le gaz butane pour seulement la cuisine. Car la bonbonne de gaz est devenue rare et rationnée chez les revendeurs des différentes localités. Plus de 50% de la population de la wilaya de Médéa ne sont pas raccordés au gaz naturel. Aussi, ces perturbations climatiques ont créé une paralysie de plus de 24h sur plusieurs tronçons routiers névralgiques de la wilaya, en particulier les RN1, RN8, RN62 et RN64, et ce, malgré la mobilisation des services techniques des travaux publics, de la Gendarmerie nationale et des éléments de la Protection civile. Des familles ont été prises au dépourvu en cours de route sur le col de Benchicao par la poudreuse, où elles ont été bloquées pendant de longues heures avant d'être secourues. Il faut dire qu'une pagaille indescriptible a été créée par des chauffeurs indisciplinés, chacun voulant à tout prix être prioritaire sur le seul couloir nettoyé par les engins. La présence de nombreux poids lourds a rendu la situation encore plus critique et pénible pour les voitures légères pour se frayer un petit passage. Devant cette situation, une cellule de crise a été créée au niveau du siège de la wilaya pour parer à toute éventualité. A cet effet, 19 écoles, une par daïra, ont été désignées pour assurer une permanence afin de prendre en charge toutes les personnes tombées en panne dans les environs des axes routiers. Pour avoir plus de détails sur cette situation, on a essayé de rentrer en contact par téléphone avec le chargé de cette cellule de crise, mais en vain. Le téléphone sonnait aux abonnés absents. Quant à la cellule de communication de la Protection civile, son responsable nous a assuré qu'aucune victime n'est à déplorer dans la wilaya à la suite de ces intempéries. Il a signalé par ailleurs que les pompiers ont comptabilisé plus de cent interventions pour évacuer des malades dont dix femmes enceintes prêtes à accoucher, qui ont été bloquées par la neige.