Le PDG par intérim de la compagnie nationale des hydrocarbures, Saïd Sahnoun, a expliqué, hier, que les forages d'exploration des hydrocarbures non conventionnels n'allaient pas être interrompus. La colère gronde dans le sud du pays et l'opposition à l'exploitation des gaz de schiste est toujours aussi vive, mettant la pression sur les responsables du département de l'Energie. Dans une énième tentative de convaincre quant au bien-fondé des décisions prises en ce sens, Sonatrach a organisé, hier, une rencontre avec les représentants des médias nationaux et étrangers, qui, espère-t-elle, se feront le relais d'une campagne de communication que le groupe veut agressive. Bien que le message distillé soit devenu aujourd'hui redondant en ce qui concerne la parfaite maîtrise de Sonatrach des risques inhérents à l'exploitation des gaz de schiste, cette manifestation poursuivait un double objectif : tordre le cou «aux idées reçues» quant à l'exploitation des gaz de schiste et faire comprendre avec fermeté que l'agenda de Sonatrach à ce sujet n'est nullement remis en cause. A ce propos, le PDG par intérim de la compagnie nationale des hydrocarbures, Saïd Sahnoun, a expliqué, hier, que les forages d'exploration des hydrocarbures non conventionnels n'allaient pas être interrompus. Le groupe pétrolier reprend donc du poil de la bête, les choix en la matière étant validés en haut lieu. Ainsi, M. Sahnoun explique que le second forage d'exploration et d'évaluation, entamé dans le bassin d'Ahnet, devrait être achevé dans quelques jours. L'appareil de forage devrait ainsi être déplacé vers un autre bassin d'exploration pour lequel il est programmé. Mieux encore, le PDG par intérim de Sonatrach affirme que le groupe pétrolier a son propre agenda en ce qui concerne la question de l'évaluation des potentialités en gaz de schiste. Il insistera ainsi sur le fait que Sonatrach poursuivra ses évaluations pour définir le potentiel des réserves techniquement récupérables, ainsi que la rentabilité économique de l'exploitation des gaz de schiste. M. Sahnoun a, dans ce sens, précisé qu'il n'y a aucun marché de services, ni idée précise des coûts en ce qui concerne l'exploitation des gaz de schiste. L'objectif étant, selon lui, de disposer de données et de susciter de la concurrence afin de réduire les coûts. Le staff de Sonatrach s'est aussi appuyé sur l'expertise des cadres de la division forage ainsi que la projection d'un documentaire américain afin de démonter un à un les arguments développés par les antigaz de schiste. L'implication de Total démentie Le PDG par intérim regrettera, cependant, le «mauvais procès» que Sonatrach subit, ayant été accusée d'avoir mal géré sa communication sur ce dossier. A ce propos, M. Sahnoun a expliqué que la compagnie nationale des hydrocarbures a multiplié les rencontres destinées à expliquer sa démarche en ce qui concerne l'exploitation des gaz de schiste et que la question a été très largement traitée. Il explique aussi que l'intérêt de Sonatrach pour les hydrocarbures non conventionnels s'est manifesté dès 2009 et que des contrats d'expertise visant à permettre à Sonatrach d'être assistée dans sa démarche ont été signés en 2011 et 2012 avec Anadarko, Shell, BP, ENI et Talisman Energy. Saïd Sahnoun a d'ailleurs saisi l'occasion pour démentir toute implication du français Total, que ce soit dans des projets d'étude, d'exploration et encore moins d'exploitation des gaz de schiste.