La colère a atteint son paroxysme, hier, à la cité universitaire mixte de Beni Messous, où un sit-in a été tenu dans le campus par les étudiants résidents. Ceux-ci accusent la direction de les avoir redéployés vers d'autres sites qu'ils jugent « inadéquats » ; en d'autres termes, dépourvus des commodités les plus élémentaires pour le bien-être de l'étudiant. Si des garçons figurent parmi les partants, il n'en demeure pas moins que la totalité des filles est, par ailleurs, inscrite sur le registre, tient-on aussi à souligner. Pour le collectif des étudiants qui se dit « loin de toute organisation estudiantine », il s'agit d'une « déportation pure et simple d'autant que 80 % des partants sont en phase de rattrapage ». « On nous donne 48 heures pour quitter les lieux alors, qu'à titre d'exemple, la cité de Dély Ibrahim est en plein chantier. Il n' y a ni mur d'enceinte ni restaurant, encore moins un lieu où on peut téléphoner. Cette cité est infestée de chiens errants et l'arrêt de bus universitaire se trouve près d'un kilomètre plus loin », s'écrie Nabil, porte-parole du collectif. Les étudiants, dont 8 ont entamé une grève de la faim à partir d'hier matin (7h30), tiennent à signaler que les autres sites devant accueillir les partants sont la cité dite ITFC (Hydra 2) et celle de Ben Aknoun. Lilia Akrouf, étudiante en journalisme, déclare être incapable de dire où sera sa future résidence de même que Lotfi Khaldi, étudiant en économie. Pour la direction de la cité, dont un cadre a été approché par nos soins, les propos émis par les étudiants n'ont aucun fondement. « Les étudiants qui iront à Dely Ibrahim seront pris en charge par la cité, déjà existante et mitoyenne des lieux, à savoir la restauration, la sécurité, le transport et d'autres aspects. C'est vrai que le chantier est en cours mais nous assurons nos étudiants que dans 15 jours, leur nouvelle résidence aura toutes les commodités. Et c'est par mesure de sécurité », nous a-t-on affirmé. En attendant, les étudiants « non-convaincus » comptent mener le bras de fer avec la direction « jusqu'à satisfaction totale » de leurs revendications. Autrement dit, leur maintien à Beni Messous.