A quelques jours de l'expiration du délai accordé aux terroristes pour se rendre afin de bénéficier des dispositions de la loi portant réconciliation nationale prévu le 31 août, l'armée renforce ses positions à Boumerdès en prévision d'« une importante opération ciblant les maquis qui abritent les éléments du GSPC » qui continuent à activer dans la région. Vu l'ampleur de l'activité terroriste dans ce département durant ces dernières années, il est dit que « le dernier quart d'heure » de la bataille antiterroriste se jouera à Boumerdès. Les pouvoirs publics sont conscients de cela. En témoigne la promptitude manifestée par les autorités dans le traitement des dossiers des terroristes qui devaient bénificier de l'amnistie établie par les textes de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. En effet, la cour de Boumerdès a été la première à annoncer la finalisation de la procédure qui a abouti à l'extinction des procédures judiciaires à l'encontre de 438 terroristes, dont 119 avaient été faits prisonniers. Et la commission de wilaya continue de traiter des milliers de cas de « victimes de terrorisme » dans le chapitre indemnisation. En cette fin du mois d'août, les points de contrôle de l'ANP, de la gendarmerie et de la police sont renforcés. Dans tous les coins de Dellys, de Baghlia, de Naciria, de Chabet à l'est jusqu'à Keddara en passant par Beni Amrane et Amal au Sud-Est, on a remarqué d'intenses mouvements de l'armée. Les forces de sécurité, qui n'ont du reste pas diminué de leurs actions depuis la promulgation des textes d'application des mesures de la réconciliation nationale, ciblent surtout les maquis les plus importants dont ceux de Mizrana, de Ghazeroual, de Sidi Ali Bounab, de Djerrah, de Merchicha, d'Aït Boudoukhane et de Chouicha. Le week-end dernier, des hélicoptères de l'armée survolaient les régions de Sidi Daoud, de Thenia, de Si Mustapha et de Beni Amrane. Des frappes ont été effectuées dans les maquis de Merchicha et de Azoun à Thenia et ceux de Ouled Boudhar à Si Mustapha. La situation sécuritaire dans la wilaya de Boumerdès est caractérisée par la jonction des groupes activant dans les wilayas limitrophes (Bouira, Tizi Ouzou, Blida). Ce qui confère aux éléments du GSPC une mobilité et une fluctuation des effectifs. Cependant, les seuls terroristes natifs de la wilaya sont au nombre de 30 dans les maquis, dont une demi-douzaine ont rejoint cette organisation terroriste d'obédience salafiste après la promulgation des lois d'application de la charte pour la paix et la réconciliation. Les phalanges les plus importantes demeurent celles d'El Ansar avec sa branche dénommée El Arkam qui écume la partie est de Boumerdès ; El feth et El farouk sévissant respectivement au sud-ouest du département et sur l'axe Ammal-Aomar (Bouira) ; El Nour pratiquement anéantie fin 2003 tente, elle, selon des informations recoupées, de reconstituer ses morceaux dans les monts s'étendant de Draâ Ben Khedda à Ouadhias. Les chefs terroristes notoires en cavale dans les wilayas de Kabylie et la banlieue est d'Alger sont Hamid Saâdaoui, Alias Abou El Haythem ; Sersoub (à la tête d'une seriet activant du côté de Lakhdaria-Ammal) et Droukdel.