Auto-construction (Habitat rural) Le milieu rural dispose d'une formule aidée pour construire soi-même sa maison. L'Etat donne une aide de 70 millions de centimes à encaisser sur trois tranches (deux de 25 millions et une dernière de 20 à toucher après finition au moins de l'extérieur), à mesure de l'évolution des travaux de construction. Il est éligible tout citoyen qui peut justifier d'un revenu (du ménage) compris entre une fois et six fois le salaire national minimum garanti (SNMG), soit 108 000 DA, ne pas avoir déjà bénéficié de la cession d'un logement du patrimoine immobilier public ou d'une aide de l'Etat destinée au logement, ne pas posséder en toute propriété une construction à usage d'habitation, ne pas avoir déjà bénéficié de l'attribution d'un logement du patrimoine public locatif, sauf engagement préalable de restitution de ce logement, ne pas être propriétaire d'un lot de terrain à bâtir sauf si celui-ci est destiné à recevoir le logement rural objet de l'aide frontale. Les demandes se font au niveau des daïras. Au plan quinquennal 2010/2014, la wilaya de Béjaïa a eu droit à 270 000 aides à l'habitat rural plus une rallonge de 13 000, en cours d'étude, selon la Direction du logement. La majorité des habitations sont achevées et la formule marche comme sur des roulettes. «Un succès» d'après un responsable de la Direction du logement en raison, selon lui, de la prise en charge des travaux par le citoyen lui-même. Logement locatif (LPL) S'il touche moins de 24000 DA, le demandeur peut s'orienter vers la formule LPL (Logement public locatif), l'ex Logement social locatif (LSL), dont le maître d'ouvrage est l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI). Il va sans dire qu'en plus du seuil fixé au revenu, le demandeur doit être résident de la wilaya, ne doit posséder ni logement, ni terrain, et ne doit pas avoir bénéficié auprès de l'Etat d'une aide ou d'un bien par le passé. Béjaïa a bénéficié au plan quinquennal 2010/2014 de 13000 logements à travers tout le territoire de la wilaya, plus 6500 logements complémentaires, octroyés à la faveur de la visite du Premier ministre en avril 2013, selon les chiffres obtenus par El Watan auprès de l'OPGI. Le programme est réparti sur 20 communes et lancé dans sa quasi-totalité. Pour le chef-lieu de la wilaya, un projet de 6 900 logements, confié à deux entreprises, chinoise et turque, est en cours à Oued Ghir, tandis qu'un autre projet de 2000 logements attend l'adaptation à la construction du plateau de Sidi Boudrahem, d'après la même source. Les demandes se font auprès des daïras. La liste des documents à lui joindre sont disponibles sur le site : www.logement-algerie.com. Il est cependant impossible d'avoir le chiffre global des demandes, mais du moins, on sait que certaines datant des années 1980 sont toujours insatisfaites. Rien qu'au chef-lieu, leur nombre s'élève à 4000, d'après un chiffre officiel. Résorption de l'habitat précaire (RHP) Les mêmes conditions d'éligibilité que LPL sont fixées pour l'accès au programme RHP (Résorption de l'habitat précaire), également géré par l'OPGI . Sauf que là, une commission se rend sur le terrain à l'improviste pour constater de visu si les demandeurs sont éligibles ou pas à bénéficier dans le cadre de cette formule, à travers notamment l'évaluation de l'état de la maison du concerné, selon un responsable de la Direction du logement. 80% des 2100 logements RHP du programme quinquennal 2005/2009 sont attribués, tandis qu'au plan 2010/2014 la wilaya a bénéficié d'un quota de 6500 logements du même type dont 700 pour le chef-lieu, selon un responsable de l'OPGI. Logement promotionnel public (LPP) Pour ceux dont les rétributions sont comprises entre 108 000 et 216 000 DA (de 6 à 12 fois le SNMG), ils peuvent opter pour le logement promotionnel public (LPP), géré par l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), l'ex EPLF en l'occurrence. Pour pouvoir y postuler, il faut être résident de la wilaya et ne jamais avoir bénéficié d'un bien ou d'une aide. Là aussi, l'acquéreur a la possibilité d'accéder à un crédit à taux d'intérêt bonifié à 1%. La démarche à suivre est de retirer un formulaire à renseigner auprès de l'ENPI ou le télécharger sur son site officiel (www.enpi.dz/6), qu'il faut joindre, après remplissage, à des documents dont la liste est affichée sur le document même. Pour ce segment, le ministère de l'habitat a ordonné de construire en fonction de la demande, fait savoir un responsable de l'ENPI, qui a ajouté que ne sont retenus que ceux qui versent une première tranche de 50 millions de centimes. C'est ce qui explique le fait que des demandes soient rejetées. L'ENPI a trois projets de tous types d'apparentements confondus en cours à Béjaïa. Un de 154 logements à Oued Ghir, un autre de 84 logements à El Kseur en cours de réalisation, dont 32 seront fin prêts d'ici décembre 2015, et un autre de 154 logements en cours de lancement à Amizour, informe la même source, soulignant que l'ENPI est en pourparlers avec la Direction de l'urbanisme et de la construction de Béjaïa (DUC) pour l'acquisition d'un terrain constructible à Melbou. Il est à signaler qu'il arrive que des souscripteurs à la formule AADL dont les revenus dépassent le seuil requis soient réorientés vers le LPP, après concertation, bien entendu, avec les personnes concernées. A noter, en outre, que cette formule est exempte de toute aide étatique. Promotion libre Ici, le logement est soumis à l'impitoyable loi du marché. Chez les privés, il suffit d'exprimer son vœu d'achat pour que l'on propose des appartements de tous types et de toutes natures, et bien sûr, d'avoir les moyens de mettre le prix, souvent excessif, demandé. Des promotions n'arrêtent pas de pousser comme des champignons et rendent ainsi disponibles à portée de main des appartements de tous types. Reste à l'acheteur de choisir l'endroit et le bien qui lui convient. En effet, une envolée vertigineuse s'est emparée des prix du logement promotionnel privé, un secteur en pleine expansion gagné par la spéculation et la surenchère. Chose qui a poussé beaucoup d'acquéreurs à recourir à l'ENPI, seul promoteur public qui construit des logements promotionnels libres et à prix réel, mais hélas pas à quantités suffisantes. D'ailleurs une dernière attribution de 140 logements de ce type à Béjaïa, à la cité Pépinière plus précisément, a provoqué une ruée. Selon une source proche, la wilaya aurait réquisitionné 37 de ces logements pour les destiner aux médecins du CHU, tandis qu'elle projette d'en ajouter d'autres au profit des enseignants universitaires.