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Vu à la télé : Qui contrôle qui ?
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Publié dans El Watan le 12 - 02 - 2015

Les membres de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARA) sont connus. Ils viennent tous du secteur public, de l'ENTV plus précisément. Le pouvoir, face au défi du nouveau paysage médiatique dans lequel s'est installée la télé privée, en attendant la radio privée, ne s'est embarrassé d'aucun scrupule pour faire sa liste. Le message est donc clair : le champ audiovisuel ouvert au secteur privé sera sous contrôle. Mais il faudrait savoir de quel type de contrôle il s'agit.
Si c'est pour assainir un terrain qui est devenu de plus en plus glissant, les professionnels applaudiraient sans le moindre doute. Mais si, en revanche, c'est pour le museler encore davantage, il y a forcément matière à susciter les pires inquiétudes. Malheureusement, c'est cette dernière option qui reste la plus plausible. La composante de l'organe de régulation est à ce titre «parlante». Elle a été choisie en fonction de critères bien précis.Entre autres celui de ne pas laisser le privé prendre plus de résonance et de crédibilité au détriment du public qui a perdu pourtant tous ses repères. Au mieux, faire rentrer dans les rangs ce privé qui semble s'agiter de toutes parts, pourquoi pas… puisque la pratique des «pressions» multiformes est une réalité dans notre pays.
L'affaire n'est pas simple, c'est sûr. Mais les esprits conservateurs veillent toujours au grain et on peut être certain qu'ils iront jusqu'au bout de leur mission. Cela dit, personne ne s'y trompe. L'ARA étant une structure stratégique pour superviser le nouveau champ audiovisuel, la désignation de l'équipe qui l'animera ne pouvait échapper aux motivations politiques et forcément idéologiques. Sur ce registre donc, l'Etat qui est le garant du fonctionnement du secteur de l'information et de la communication n'a voulu prendre visiblement aucun risque en se référant aux seuls représentants du système qui sont déjà pour lui un gage de confiance et d'assurance.
Avec une telle brochette, à leur tête un transfuge du RND qui a le long de son parcours politique défendu ardemment les thèses du système, le sérail peut dormir sur ses deux oreilles. Les beaux principes sur l'ouverture démocratique, c'est bon pour les discours de circonstance comme ceux dont nous avaient abreuvés à satiété tous les ministres de la Communication qui ont eu à triturer ce dossier de… tous les risques, mais qui n'ont pas hésité à formuler les promesses les plus entraînantes, démagogie oblige. L'Algérie libère son champ médiatique audiovisuel, elle garantit la liberté d'expression qui vient par l'image et le son, elle s'offre une façade démocratique.
Le verbe, les belles intentions se succèdent… Puis rideau ! On ne joue plus. Il faut passer aux choses sérieuses. Une simple liste de noms promus à une tâche fonctionnarisée, et tout s'écroule. Ainsi donc, c'est toute une vision qui fond comme neige au soleil, et qui sonne comme une cinglante gifle. En fait, il ne fallait peut-être pas trop rêver d'une télévision moins dogmatique que celle qui existait déjà. D'une télévision, pour tout dire plus authentique, plus expressive, qui parle aux Algériens et dans laquelle les Algériens se reconnaissent. Cette télé fait-elle vraiment partie du fantasme médiatique ? A l'allure où ont été montés les quelques projets (nombreux) qui sont devenus, chacun avec ses moyens, chacun avec sa ligne éditoriale, opérationnels à partir d'autres territoires pour faire concurrence à l'Unique, on peut répondre sans l'ombre d'une hésitation par l'affirmative.
Oui, cette télé privée qui voulait relever le défi de la médiocrité et de la vulgaire propagande est encore à inventer. Malgré des tentatives de se hisser à un niveau respectable, des efforts louables entrepris par certaines d'entre elles pour gagner la confiance du public, la configuration globale de la télévision privée algérienne dans sa version moderniste et performante reste très approximative. Mais il ne faut pas jeter la pierre aux seuls managers qui, face au néant où tout était à explorer — vide juridique, moyens dérisoires, ambitions démesurées de relever le challenge —, ils ont eu le mérite de lancer leurs vaisseaux sans se soucier du lendemain.
Et c'est de ces mauvais calculs qu'est née l'anarchie dans un univers médiatique où ceux qui sont venus avec plus d'argent se croyaient en droit d'utiliser l'écran comme instrument soit de courtisanerie envers le pouvoir en place pour avoir plus de facilités et d'indulgence, soit carrément de guerre pour assouvir leurs propres convictions idéologiques, à l'image de ces télés qui roulent ouvertement pour le courant intégriste sans être un instant rappelées à l'ordre… républicain.
Il serait curieux d'ailleurs de voir comment va réagir cette Autorité de régulation face à ces agissements qui font beaucoup de mal à la société. Va-t-elle les priver de l'autorisation qui leur permet d'activer pour l'heure officieusement en attendant que la régularisation administrative, sous couvert du droit algérien, soit définitive ? Va-t-elle fermer leurs bureaux algérois en guise de représailles pour dérives professionnelles intolérables ?
Mais il n'y a pas que ces apprentis propagandistes à recadrer, si telle est la mission de l'ARA. Il y a aussi les personnalités fortunées du système qui sont venues sur cet espace dans le seul but de construire (ou d'élargir) leur pouvoir et leur puissance politique. La télé comme tremplin pour les affairistes de tout poil, c'est aussi dangereux que les antichambres intégristes qui semblent avoir et leurs pourvoyeurs de fonds et leurs défenseurs. Entre le professionnalisme, l'éthique et la propension à défier le fragile consensus national, il y a pour les nouveaux superviseurs du pain sur la planche.


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