La circulation est devenue infernale sur le tronçon de la route nationale reliant Azazga à Tizi Ouzou (40 km). Des bouchons se forment sur plusieurs kilomètres, autour de nombreux points marqués par le rétrécissement des voies ou la multiplication des ralentisseurs. La saison estivale qui tire à sa fin révèle un lourd retard dans l'aménagement des voies de circulation sur des axes routiers connaissant un trafic en expansion. Les indicateurs sont passés au rouge au moment où les projets d'élargissement de la route ne sont qu'en phase de lancement. Les responsables en charge de ce secteur ont manqué de prévision en laissant cet important axe routier sans aménagement depuis des dizaines d'années, n'offrant que deux voies sur des dizaines de kilomètres pour un trafic routier en direction ou en provenance de l'est du pays. Des véhicules immatriculés à Alger, Béjaïa, Sétif ou Jijel se disputent une chaussée de trois mètres de large à certains endroits comme Taboukirt, Chaouffa ou Tirsatine. L'administration a campé sur le tracé des routes hérité de l'ère coloniale, refusant de suivre le rythme du développement dans tous les secteurs, y compris celui du marché de l'automobile qui a connu une forte progression ces dernières années avec l'introduction du crédit automobile. Le parc automobile a été en partie renouvelé et sensiblement augmenté, mais le réseau routier est resté en l'état. Pire, le nouveau climat régnant en Kabylie permet des dépassements en tous genres sans qu'il ait réaction des pouvoirs publics. Ainsi, n'importe quel citoyen peut décider de son propre chef, sans aviser ni le voisin ni l'APC ou la DTP de réaliser un nouveau ralentisseur sur la route nationale. Alors que ce genre d'aménagement devrait obéir à des normes et des autorisations administratives dans la région, cela ne dépend que de l'humeur des riverains. Une circulation sur deux voies ralentie par des dos d'âne successifs forme des bouchons atteignant des proportions effrayantes pendant les week-ends. Les embouteillages et la perturbation de la circulation créent inévitablement chez certains automobilistes des comportements à l'origine d'accidents mortels.