La circulation est devenue infernale sur de nombreux axes routiers de la ville de Bejaia. Les deux principales voies d'accès dans la capitale des Hamadites - la RN9 et la RN12 - sont, en dépit de leur aménagement en autoroutes, de plus en plus saturées. Les derniers comptages réalisés par la direction des travaux publics (DTP) de Béjaïa révèlent des moyennes avoisinant les 25 000 et 22 000 véhicules empruntant respectivement chaque jour, durant la saison estivale, la RN9 et la RN12. La première voie dessert le littoral Est, aux nombreux sites et établissements balnéaires, et est la seule liaison avec Jijel et Sétif. Enormément sollicitée par les véhicules de tourisme et le gros tonnage de par le fait que le port de Béjaïa couvre les wilayas limitrophes, ce grand axe est sans cesse le théâtre de gros bouchons ; les plus contraignants surviennent au niveau de l'entrée de Tichy et sur l'accès du pont de la Soummam. La ville de Tichy traversée par une route à deux voies seulement devient un entonnoir qui provoque un embouteillage sur près de 3 kilomètres, en venant de Béjaïa. Un trajet qui nécessite une bonne dose de patience car le plus souvent il faut une bonne heure de patinage pour le franchir. La sûreté de wilaya, nous apprend le lieutenant Khenoune, a affecté sur les lieux une brigade supplémentaire mais la surcharge est telle qu'il est difficile de parvenir à une meilleure fluidité. La seule solution réside « dans l'élargissement au moins à trois voies » de la chaussée qui va de part en part de l'ancienne station balnéaire. Le pont de la Soummam, dont visiblement le projet de réaménagement est mis en veilleuse, constitue l'autre « ralentisseur » qui fait vivre le calvaire aux usagers. La jonction aux Quatre-Chemins avec la RN12 - la liaison avec les villes et villages de la vallée de la Soummam mais aussi avec Alger - est une cohue indescriptible. La rencontre des flux entrants et sortants des deux axes est difficile à gérer, malgré la présence quasi permanente d'une brigade de la circulation. L'ouverture urgente de la bretelle reliant les deux routes nationales et la réalisation d'une trémie ou d'un autopont peuvent, selon l'avis de M. Khenoune, mettre fin aux bouchons caractérisant le carrefour des Quatre-Chemins. Le réseau routier intra-muros n'est pas épargné de cet état de fait. Les carrefours de Aamriw et des Aurès (intersection avec le cours de la Révolution) sont saturés. « Une pose de passerelles ou l'aménagement de voies souterraines s'avéreront un moyen idoine pour dégager la circulation ». M. Khenoune préconise également, pour éviter l'embouteillage sur la Route de Sétif entre la station de bus El Qods et l'intersection avec la rue Chikh Amar, « de procéder à la fermeture du terre-plein séparant les deux voies de la route de Sétif au niveau de l'intersection » et d'obliger ainsi les automobilistes à faire le rond-point du centre de santé situé à juste quelques mètres plus loin s'ils veulent emprunter la rue Chikh Amar et ce afin qu'ils ne bloquent pas alors le flux croisé. Au niveau des stations de bus de El Qods et de Tobbal, les bouchons pourront également être levés « si toutes les lignes ne transitaient pas par ces deux stations », fait-on remarquer à la sûreté de wilaya. L'autre voie à faire tout le temps le plein est la rue de la Liberté. Les parkings faisant défaut le long de cette importante avenue marchande, ce sont des voies de celle-ci qui en jouent le rôle, occasionnant par conséquent un ralentissement de la circulation. Ce « fourmillement » n'a pas, bien heureusement, pour conséquence un bilan en accidents et infractions d'égale proportion. Au contraire, ceux-ci ont sensiblement baissé « grâce au port de la ceinture de sécurité », signale-t-on à la sûreté de wilaya. Après la campagne de sensibilisation entamée en mars passé, le nombre d'accidents est passé de 96 en mai (où l'on dénombre 75 blessés et 2 morts) à 47 en août (causant 64 blessés et 1 mort). Le nombre de retrait de permis - la plupart dus à l'excès de vitesse et au non-respect de l'obligation du port de la ceinture de sécurité - est également en déclin, passant de 177 en mai à 27 en août (ce sont les chiffres arrêtés au 19 du mois).