Faouzia Souici, chef du département communication et porte-parole officielle de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», a présenté sa démission hier, par lettre, à la ministre de la Culture, Mme Nadia Labidi. Elle accuse le «camp des prédateurs » de refuser la proposition de créer «un comité de veille et de surveillance des dépenses des deniers publics» formulée par des membres de la société civile. «Cet événement pouvait apporter un plus à ma ville, par la création de nouvelles traditions de vie culturelle dans une cité au bord de l'implosion. Je voulais faire de l'événement une plus-value en termes d'apport économique, de création d'emplois dans le secteur de la culture (…). La population de Constantine refuse catégoriquement l'humiliation de figurer en décor de circonstance. A la tête du département communication, je n'ai pu réaliser cette tâche… En cause mon opposition au clan des prédateurs, qui ont voulu confiner ma mission à un rôle de faire-valoir», écrit-elle. Elle cite l'exemple des spots publicitaires qu'elle n'a pas pu confier aux «cinéastes talentueux au fait de détails pyscho-identitaires des Constantinois». Pourquoi ? «Parce que les spots et autres supports médiatiques, générateurs de beaucoup d'argent sont la chasse gardée de petits nababs venus d'Alger», relève-t-elle. Selon elle, l'imposition de trois devis contradictoires avant la conclusion des marchés n'a pas plu à des intérêts directs représentés par un groupe qui serait formé de «conseillers particuliers dépêchés d'Alger» ou «recrutés à Constantine parmi ceux connus pour avoir trempé dans des affaires scabreuses dans le monde du spectacle». Faouzia Souici révèle que ses relations avec le commissaire de la manifestation, Samy Bencheikh, se sont dégradés après son refus de couvrir les charges de la visite d'une certaine «Madame Dalila» venue à la recherche d'un contrat de 5 millions de dinars pour célébrer le 8 Mars. «Que dire alors du 1,4 milliard de centimes de la sulfureuse Safinez à qui on a accordé le OK (…) Mes déboires avec le commissaire ont aussi concerné ma position et mon refus catégorique de pré-financer sur le budget du commissariat la campagne publicitaire d'un organisateur de spectacles sans convention dûment signée», écrit-elle. Faouzia Souici s'interroge sur «l'utilité» d'un tel événement s'il n'offre pas l'occasion à la population de Constantine «de mettre en avant son savoir-faire, son savoir-vivre, ses valeurs ancestrales, ses créateurs à travers ses artistes, ses peintres, ses sculpteurs, ses cinéastes, ses boîtes de production, ses artisans…».