L'espionnage des services secrets américains n'épargne plus rien. Les médias occidentaux viennent de rendre publiques de nouvelles révélations de l'ancien agent américain, Edward Snowden, annonçant que les espions américains et anglais (NSA et GCHQ) ont travaillé conjointement pour pirater le fabricant de SIM, Gemalto, et dérober des clés de chiffrement afin de surveiller les communications cellulaires. Gemalto est le fournisseur de puces de beaucoup de pays. C'est cet opérateur hollandais qui pourvoit, par exemple, les cartes Chifa et, surtout, les passeports biométriques algériens. Comme première réponse, les responsables de la société néerlandaise ont publié un communiqué dans lequel ils ont tenté de minimiser la portée de cette révélation. «Nous ne pouvons, à ce stade de l'enquête, confirmer les informations de cet article, et n'avions aucune connaissance préalable que ces agences gouvernementales conduisaient cette opération», affirme Gemalto. «En 2010 et 2011, une unité spéciale formée d'opérateurs du GCHQ anglais et de la NSA américaine aurait piraté des clés d'encryptage inscrites dans des cartes SIM par Gemalto et possiblement d'autres fabricants», ajoute la société. Selon le journal britannique The Intercept, les services spéciaux américains ont eu accès à des informations et opéré des écoutes sur des dizaines de citoyens de plusieurs pays. La CIA a beau justifier que cela a été fait dans le but de lutter contre le terrorisme. Mais Paul Beverly, directeur de Gemalto, contacté par le journal britannique, indique : «La chose la plus importante pour moi, c'est de comprendre précisément comment cela s'est produit afin que nous prenions toutes les mesures pour garantir que cela ne se reproduise pas.» Côté algérien, c'est le silence radio. Le ministère de l'Intérieur, qui a passé la commande auprès du fournisseur hollandais, ne s'est toujours pas prononcé sur le sujet. Pourtant, des données de citoyens algériens sont consignées dans les puces fabriquées par Gemalto.