Le transport de voyageurs par voie maritime dans la wilaya d'Alger devait se concrétiser entièrement dans le courant de l'année 2014. C'est ce qu'ont indiqué les pouvoirs publics dans un élan d'éloges et de satisfecits décrétés avant même de faire le premier pas. Cependant, hormis une ligne qui assure la desserte entre le port et El Djamila (La Madrague), aucune autre n'a été réalisée. Le projet fait actuellement du surplace. Signalons que ce plan, qui consiste à doter la capitale de ce type de transport, s'inscrit dans le cadre d'une démarche visant à désengorger les communes du littoral est de la capitale, notamment Bordj El Kiffan, Dergana, El Marsa, Heuraoua, Bordj El Bahri et Aïn Taya. Les habitants de ces villes côtières subissent au quotidien un trafic routier démentiel. Les trois principaux axes routiers que sont la RN24, le CW149 et 119, sont complètement saturés et ne peuvent désormais plus contenir le flux grandissant de véhicules. Cette situation de congestion a été accentuée avec la construction des nouvelles cités d'habitation dans le cadre de l'AADL et du LPP. Rien qu'à Bordj El Bahri, la population est passée de quelques milliers d'âmes durant les années 1990, à plus de 80 000 habitants. En mettant en exploitation ces dessertes, les responsables du projet visaient à atteindre deux objectifs. Il y a d'abord le principal qui est celui de transférer le trafic de voyageurs par route vers la mer, et ce, pour lutter contre la congestion routière. Et également offrir les moyens de plaisance aux Algérois et aux touristes dans la baie d'Alger. Dans le sillage de cette impulsion intentionnée, il a été prévu la réalisation d'une deuxième ligne maritime qui reliera le port d'Alger à celui de Tamentfoust. Elle contribuera à désengorger une grande partie du littoral est de la capitale. Il est certain que nombre d'habitants de la région pourront utiliser cette desserte, même s'ils n'habitent pas à Tamentfoust. L'étude des travaux de la ligne a été lancée en 2003 et a été actualisée à maintes reprises, et ce, pour redéfinir certains aspects du projet, comme les stations intermédiaires et les investissements à réaliser en matière d'infrastructures. Cette phase de la concrétisation de la deuxième ligne du projet est achevée depuis fort longtemps, sans que les travaux soient lancés. Qui est derrière ce blocage ? Certaines langues indiscrètes disent que l'institution militaire est derrière le gel des travaux. L'installation de la station de transport maritime dans le port de Tamentfoust à proximité de l'école militaire navale serait à l'origine de cette action pénalisante pour les citoyens.