A Constantine, au moins une centaine de personnes ont répondu, hier, à l'appel lancé par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Ce rassemblement, composé de représentants de partis politiques de l'opposition et de figures de la société civile et du mouvement associatif, s'est donné rendez-vous sur l'esplanade de la Brèche, sise en face du palais de justice, pour afficher leur soutien inconditionnel aux habitants d'In Salah dans leur combat contre l'exploitation du gaz de schiste. Sur les banderoles arborées lors de ce rassemblement, on pouvait lire : «Nous sommes tous In Salah» et «Non au gaz de schiste». Un communiqué, signé par l'instance de suivi et de concertation de la CNLTD et réitérant l'opposition à ce projet d'exploitation des énergies fossiles non conventionnelles, a été distribué. Au bout de 45 minutes, les manifestants se sont dispersés dans le calme sous une discrète mais importante surveillance policière. A Jijel, certes, ce n'était pas la grande foule, surtout sous une pluie battante, mais une cinquantaine de militants de trois partis membre de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) ont tenu à marquer la date symbolique du 24 Février par un sit-in. Les manifestants se sont rassemblés devant le siège de l'APC de Jijel avec des écriteaux et des banderoles sur les lesquels était exprimé le rejet du recours au gaz de schiste et pour la protection de l'environnement dans ces contrées du Sahara. Les présents étaient essentiellement issus du Mouvement de la société pour la paix (MSP), du Parti de la justice et du développement (PJD) et d'Ennahda. La ville de Batna n'a pas été en reste. L'appel de la CNLTD, s'il na pas eu l'écho escompté, a toutefois été entendu. Quelque 70 personnes ont observé un sit-in sur la grande esplanade du centre-ville, pancartes et drapeaux à la main, scandant durant plus d'une heure des slogans antigaz de schiste. Outre les représentants du MSP, Ennahda, RCD et Jil Jadid, d'anciens militants du FIS dissous étaient également présents et ont même occupé le devant de la scène. Contrairement à son habitude, la police n'a pas pris le soin de se déplacer, anticipant certainement sur le petit nombre de manifestants. «Solidarité avec les habitants du Sud», «Non au gaz de schiste » et «Souveraineté nationale ligne rouge» étaient les slogans affichés par les protestataires. Le froid glacial n'a pas empêché des dizaines de citoyens, à Khenchela, de protester devant la stèle du chahid Abbès Laghrour, située au centre-ville, pour dénoncer l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, et en signe de solidarité avec les habitants d'In Salah. Les manifestants ont exigé l'ouverture d'un dialogue national sur les grands dossiers qui préoccupent les citoyens, y compris le problème de l'extraction du gaz de schiste. A la fin du sit-in, le mouvement a rendu public un communiqué dans lequel il «condamne avec la plus grande fermeté la répression qui s'abat sur les citoyens du Sud». Le même soutien est apporté aux habitants d'In Salah par les citoyens de Bordj Bou Arréridj. En effet, des universitaires et des leaders du mouvement associatif ont investi, hier, la place de la Liberté, en plein centre-ville, brandissant des pancartes contre l'exploitation du gaz de schiste. A la fin de cette manifestation, un communiqué a été lu par le représentant de la CNLTD, auteur de cette initiative, appelant les citoyens à rester «vigilants, debout et à l'écoute de ce qui se passe au Sud». Skikda aussi a rejoint les rangs de la manifestation à l'est du pays. Une quarantaine de personnes ont observé, vers 13h30, un sit-in devant le siège du parti Ennahda, sur les allées du 20 Août 1955. Représentant quatre mouvements politiques, le FDJ de Djaballah, MSP, Ennahda et Fajr Jadid, les organisateurs ont brandi, à l'occasion, des banderoles portant des slogans antigaz de schiste.