Devant les représentants locaux des médias, Bentorki a juré que les informations, rapportées par la presse, comme quoi lui et l'organisme qu'il dirige ont eu la part du lion du budget de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015» sont dénuées de tout fondement. Bentorki devait intervenir «à propos du programme de l'ONCI lors de la manifestation», lit-on dans l'invitation envoyée à la presse. Il n'a pas pipé mot à ce sujet dans sa brève communication. En revanche, le conférencier s'est contenté de se défendre des propos rapportés par «une certaine presse», sans citer directement El Watan, en souhaitant «que Dieu puisse la remettre (cette presse, ndlr) sur le droit chemin». Dans son édition du 19 février, El Watan avait rapporté que des lobbies piègent la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015», en écho à une lettre de démission-révélations adressée à la ministre de la Culture par l'ex-directrice de la communication de l'événement. Zones d'ombre La lettre, qui cite l'ONCI comme l'un des leviers de cette domination, confirme de nombreuses informations qui fuitent çà et là, affirmant que le commissariat, instance souveraine, chargée de l'événement, ne pèse pas grand-chose dans l'échiquier (et le chéquier) de la décision, à côté de l'ONCI, qui s'est taillée le gros du budget et agit en roue libre. Sami Bencheikh-El Hocine, commissaire de la manifestation, avait lui-même avoué faire l'objet de pressions, lors d'une récente conférence de presse. Dans le siège du commissariat de la manifestation, le conférencier a eu tout le loisir d'éclairer l'opinion locale et nationale sur ce qu'il a lui-même qualifié de «zones d'ombre» qui entourent la gestion de l'événement. Cependant, et sauf à vouloir le nier, Bentorki n'a pas donné une seule réponse aux nombreuses questions soulevées par El Watan et celles posées par les journalistes lors de la conférence. A trois reprises, des journalistes ont tenté de connaître le budget du département qu'il dirige au sein du commissariat, Bentorki n'a pas voulu répondre. Il a tout esquivé d'ailleurs, malgré l'insistance des journalistes. Il a ainsi été fidèle à lui-même, puisque le DG de l'ONCI a toujours refusé de répondre aux questions qui touchent aux financements des événements qu'il dirige.