Il n' y a pas si longtemps, les touristes dévalaient les venelles de La Casbah en s'accordant des haltes chez les artisans pour s'offrir des objets en guise de souvenir. Désormais, ces derniers se comptent sur les doigts d'une seule main. Il y avait aussi tant de curiosités à faire valoir au cœur de ce patrimoine millénaire pour ces visiteurs enchantés de se frotter, l'espace d'un temps, à un modus vivendi autre que le leur. Ces visiteurs qui, dans une cité propre, n'avaient pas à enjamber des cloaques, des excavations ou des monticules d'ordures et de gravats pour immortaliser l'héritage matériel et immatériel dans la pellicule... Ces visiteurs qui pouvaient se dégourdir les jambes le soir le long d'un parcours littoral. On parle du Grand Sud, mais les circuits restent très timides dans une région censée être capitalisée. Au fait, qu'a-t-on fait de ces ksour qu'on peine à réhabiliter pour le grand bien du tourisme saharien ? L'agence ibérique Bloom Consulting vient de classer sur le plan touristique la destination Algérie au 161e rang mondial sur 180 pays, et sur le plan continental, notre pays est logé à la 26e place, perdant 4 places par rapport à l'édition précédente, derrière l'Ethiopie, l'Ouganda, et le Soudan qui est proie à une crise sécuritaire. Excepté la Libye qui ne figure pas dans ce classement, notre pays est en queue de peloton dans la région nord-africaine ou maghrébine. Un indice qui est loin d'être une surprise lorsqu'on sait que les grandes potentialités que recèle le pays sont inexploitées, à défaut de bons gestionnaires dans le secteur. Que cela soit dans nos oasis, dans les confins du Sud ou le long d'un littoral de 1200 km, Dame Nature nous sert généreusement. Et voilà que des pays africains – moins nantis que l'Algérie – nous dament le pion. Ils ont réussi à tirer parti des atouts touristiques pour booster leur économie. Tourisme balnéaire, tourisme culturel, tourisme de plaisance, tourisme rural, tourisme saharien, tourisme écologique et même tourisme thermal, comme en Islande, les produits ont évolué considérablement de par le monde. A un certain moment des années post-indépendance, le tourisme qu'offrait le pays était compétitif. Le charme des sites, le climat et les services, notamment les conditions d'hébergement ne laissaient pas indifférents les visiteurs outre-mer quant à la destination Algérie. Ce qui est loin d'être le cas présentement, même si les responsables du secteur ont cette tendance à «gonfler» les chiffres du flux touristique chez nous.