L'Algérie achèvera dimanche son processus de désendettement auprès du Club de Paris. Le ministre des Finances, Mourad Medelci, signera, en effet, le 17e et dernier accord bilatéral de remboursement anticipé de sa dette envers l'Allemagne. L'accord aura, cependant, un goût d'inachevé puisque, selon une source de l'ambassade d'Allemagne, l'accord ne portera pas sur la totalité de la dette contractée auprès de ce pays. Alors que le montant de la dette envers l'Allemagne est estimée à 763 millions de dollars, l'accord de remboursement par anticipation qui sera signé dimanche portera uniquement sur un montant de près de 300 millions de dollars. Aucun détail n'a, cependant, filtré sur les modalités de payement de la somme restante. La démarche de payement de la dette allemande est similaire à celle conduite par les Etats-Unis, qui, pour rappel, n'ont accepté de se faire rembourser que 625 millions de dollars sur un montant global de 1,2 milliard. Les négociations avec l'Allemagne semblaient difficiles du fait que ce pays était l'un des plus grands créanciers de l'Algérie, ayant un taux d'intérêt assez élevé. L'Allemagne représente, en effet, le troisième plus grand créancier de l'Algérie, après l'Italie et la France. L'Algérie souhaitait pourtant honorer son engagement, pris le 31 mai 2006, de payer avant terme la totalité de la dette algérienne rééchelonnée envers le Club de Paris pour une valeur totale de 7,9 milliards de dollars. Notre pays s'était fixé jusqu'au 30 novembre pour accomplir cette mission. Le département de Medelci aura, néanmoins, réussi à décrocher des accords bilatéraux avec tous les pays créanciers du Club de Paris. Le ministre des Finances a déjà signé 16 accords bilatéraux de remboursement par anticipation avec l'Italie (1,7 milliard de dollars), le Japon (445 millions de dollars), la Suisse (66 millions), la France (1,6 milliard), le Portugal (20 millions), les Pays-Bas (45 millions), la Belgique (225 millions), le Danemark (54,3 millions), l'Autriche (369 millions), les Etats-Unis (625 millions sur 1,2 milliard), l'Espagne (690 millions), le Canada (255 millions), la Suède (92 millions), la Norvège (15,6 millions), la Finlande (11,8 millions) et la Grande-Bretagne (202 millions). Le département des finances devra, à présent, s'échiner à négocier avec le Club de Londres pour le remboursement par anticipation d'une dette privée de quelque 800 millions de dollars et assurer le service de la dette contractée auprès des institutions financières multilatérales. Au terme de tous ces remboursements, le montant de la dette extérieure de l'Algérie devrait tomber aux alentours de 5 milliards de dollars à la fin de l'année en cours contre près de 16 milliards de dollars en janvier. La dette extérieure algérienne ne représentera alors que moins de 4% du PIB ou encore 10% environ des recettes d'exportation attendues pour 2006. L'Algérie, qui n'a plus rien emprunté depuis 2005, aura versé en 20 ans (1985-2005), au titre de la dette, quelque 117,9 milliards de dollars dont près de 84 milliards de dollars de remboursement du principal et 34 milliards de dollars pour les intérêts.