Les intervenants au colloque organisé par l'APW de Tizi Ouzou, s'étaient attelés, lundi, à débattre des mécanismes susceptibles de favoriser l'économie de montagne et le développement durable en Kabylie. Dans cet ordre d'idée, d'ailleurs, Mohand Akli Aoudj, architecte urbaniste a estimé, lors de son intervention, que «parler de développement dans la wilaya fait penser immédiatement à son relief essentiellement montagneux, par conséquent à son hostilité à l'urbanisation et particulièrement à l'industrialisation». Le même intervenant a également souligné que les hautes montagnes représentent 51, 84% du territoire de la wilaya. Selon M. Aoudj, «la montagne abrite plus des 2/3 de la population dans une constellation de plus de 1500 villages en mutation rapide. Cette étendue montagneuse est caractérisée par des structures de production économique et la progression de la disparité des bases productives traditionnelles». «Même si plus de 45 000 logements ruraux ont été réceptionnés, même si le taux de pénétration en gaz a dépassé 60%, le manque criard d'offres d'emploi, le manque d'infrastructures culturelles et sportives, la prolifération de décharges incontrôlées et la collecte des eaux usées sans traitement, risquent de rendre l'espace villageois invivable», a précisé le même spécialiste qui rappelle la nécessité de relancer les projets de zones industrielles de Souama, Draâ El Mizan et Tizi Gheniff. «La prise en charge des transformations spatiales des villages est un impératif urgent, sans quoi les candidats au départ vers la vallée n'en seront que plus nombreux», a-t-il fait remarquer avant de souligner l'urgence de continuer à revendiquer la mise en place d'un fonds pour le développement des zones de montagne à l'instar du fond spécial du Grand Sud et des Hauts-Plateaux. Par ailleurs, pour sa part, Hocine Haroun, président de l'APW, a relevé dans son allocution que les dispositifs d'aide à l'investissement en général, à travers des mécanismes d'exonération fiscale et parafiscale ont montré leur incapacité et limites à la mise en route d'un programme de développement durable et équilibré. «Notre démarche s'inscrit pleinement dans les nouvelle politiques de diversification de l'économie hors hydrocarbures», a-t-il affirmé. De son côté, Bouzid Sennane, économiste et de l'association ID Méditerranée de Marseille, a donné une communication sur le thème : «Emigration, coopération décentralisée et contribution au développement local et territorial avec les régions, villes, communes en Algérie : L'expérience de ID Méditerranée sur la région de Kabylie». Notons que le même colloque s'est poursuivi, hier, avec, entre autres, la communication de M. Hammoum, enseignant à la faculté de biologie de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou qui est intervenu sur la gestion des déchets dans un village de la wilaya de Tizi Ouzou.