L'APC de Aïn Benian est depuis quelques jours en conflit ouvert avec une entreprise nationale de promotion immobilière, l'ENPI (ex-EPLF) en l'occurrence, à propos d'une assiette foncière qui semble avoir été illicitement détournée de sa vocation initiale. En effet, le terrain en question objet de litige est, selon les autorités communales, exploité indûment par cette entreprise pour les besoins de réalisation d'un projet de 472 logements aux lieu et place de la construction d'un hôpital inscrit dans le programme de l'APC mais qui, pour l'heure, se trouve par la force des choses carrément remis en cause. Pour les responsables de l'APC, il s'agit ni plus ni moins que d'une violation flagrante de la loi sur l'urbanisme à partir du moment où cette promotion immobilière s'est rendue coupable d'un véritable coup de force en lançant son projet sans titre de propriété, sans la délivrance d'un permis de construire, et de surcroît en refusant d'obtempérer à la mise en demeure qui lui a été adressée pour l'arrêt des travaux. Qu'est-ce qui a poussé donc cette entreprise étatique à enfreindre aussi ouvertement la réglementation au point de faire réagir non seulement les autorités communales qui s'estiment dans leur bon droit de s'élever contre une opération de prédation qui ne dit pas son nom, mais également de nombreuses associations locales qui ont joint leur indignation à celle des citoyens pour dénoncer ce qu'elles appellent implicitement une OPA sur un bien public. A priori, si la position géographique de l'assiette foncière — en plein ZET de la Madrague — ne serait pas totalement étrangère à la controverse générale, il reste que les doléances des associations adressées aux plus hautes instances du pays pour rejeter le projet de l'ENPI font prioritairement ressortir les risques d'une urbanisation anarchique à travers une surdensification de l'espace public en violation avec la loi sur la protection du littoral. En somme, les citoyens dans cette affaire pensent qu'il y a atteinte à l'environnement au-delà des considérations strictement commerciales que véhicule le projet de l'ENPI et qui ne semble pas répondre aux véritables besoins socio-culturels de la population de Aïn Benian.