Ce que nous avons pu voir et entendre avant-hier sur le lieu du drame qui s'est abattu sur la famille Brahimi de Chlef n'honore nullement les institutions ou les associations censées apporter aide et assistance aux citoyens en détresse. En effet, aucun responsable n'a daigné, à ce jour, s'enquérir de la situation dramatique que vit cette famille après avoir tout perdu lors d'un incendie survenu le 8 août dernier à 5h40. L'habitation en préfabriqué, située à Haï Radar dans la banlieue sud de Chlef, ainsi que les biens et objets s'y trouvant ont été complètement ravagés par les flammes. Les quatorze membres de la famille, qui occupaient les lieux cette nuit-là, n'ont dû leur salut qu'à l'alerte donnée par un de leurs proches. Du coup, ils se retrouvent jetés à la rue sans toit ni prise en charge sociale des pouvoirs publics. Le logement a été entièrement rasé et il ne reste sur les lieux que quelques meubles et un climatiseur calcinés. La mère, 80 ans et sœur du chahid Dahenane, ainsi que ses enfants et petits-enfants dont trois en bas âge, occupent un coin de la cour où ils endurent les pires souffrances en l'absence de conditions de vie décente. La canicule qui sévit dans la région n'a fait qu'aggraver leur situation qui empire de jour en jour, malgré le SOS des victimes. « Hormis les habitants, aucune autorité ne s'est inquiétée de notre sort et nous sommes toujours livrés à nous-mêmes sans aucune assistance de la collectivité locale », indique la Vve Brahimi, avant de s'interroger : « Qu'avons-nous fait pour mériter une telle indifférence ? » Et d'ajouter : « Avec ma dérisoire pension d'invalidité, je ne peux subvenir aux besoins de toute ma famille, ni louer un appartement pour héberger ma grande fille et fils mariés et un autre fils âgé et sans ressources ». L'un des proches rencontré au seuil de ce qui reste de l'habitation nous a confié avoir également frappé à toutes les portes, en vain. « Si nous avons pu tenir le coup jusque-là, c'est grâce, en grande partie, à la solidarité de nos voisins qui nous ont beaucoup aidés dans ces moments difficiles. En revanche, les responsables et élus locaux ont brillé par leur absence et n'ont même pas pris la peine de venir constater sur place les dégâts matériels causés à une famille démunie », souligne-t-il. Les correspondances adressées à tous les services concernés sont demeurées sans réponse à ce jour. A croire que tous les responsables concernés sont en vacances et que les institutions qu'ils représentent ont cessé de fonctionner et demeurent insensibles aux cris de détresse d'une famille sinistrée. L'attestation délivrée à cette dernière par les services de la Protection civile ne mentionne pas l'origine de l'incendie dont la propagation a été facilitée par la nature de ce type d'habitat érigé au lendemain du séisme d'octobre 1980.