Ces clusters sont des espaces dans lesquels se regroupent des acteurs de natures différentes (entreprises, pépinière d'entreprises, laboratoires de recherches, centres techniques, universités) autour d'un même domaine d'activité. C'est un moyen de favoriser le développement de dynamiques verticales et horizontales susceptibles de permettre l'éclosion de projets à fort contenu innovant dans les niches et thématiques identifiées, et de créer des synergies favorables. Le but est d'améliorer l'intégration des entreprises membres qui fonctionnent en grappes. Ceci permet de réaliser des économies d'échelle et d'engager des démarches collectives (projets collaboratifs). Les clusters ambitionnent aussi d'améliorer la visibilité à l'international et l'éclosion d'une économie à forte valeur ajoutée et permet d'attirer davantage d'investissements. Même si l'Algérie a environ 20 ans de retard dans ce domaine, le pays a vu l'émergence, ces dernières années, de quelques clusters dans certaines filières à l'image de la tomate industrielle, les dattes ou encore la mécanique. Un autre cluster a vu le jour: le Groupement d'intérêt économique, Cluster boissons Soummam. (GIE-CBS). Premier Cluster officiellement créé en Algérie sous l'égide du ministère de l'Industrie et de la DG-PME, ce cluster regroupe des entreprises implantées à Béjaïa, Sétif, Bordj Bou Arreridj et Bouira. Ainsi les premières entreprises à avoir rejoint ce cluster sont SBC Sétif, CANDIA, GENERAL EMBALLAGE, Cevital (NUMILOG), SNTR Logistrans, Groupe Yaici, SPAA MAMI, Limonaderie Soummam, d'autres membres fondateurs comme ALMA (Hamoud Boualem) et Mont Djurdjura. Les membres partenaires sont l'ANDI, l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), l'université, des laboratoires et des centres de recherche avec l'assistance d'experts allemands de la GIZ. Maintenant que ces clusters pilotes sont nés, beaucoup de questions restent en suspens. Quel est le nombre de projets de R&D collaboratifs que visent à lancer ces clusters? Quid du nombre de brevets et de start-up et d'emplois en R&D à créer, de formations à réaliser et surtout à quelles échéances? «Ce sont autant de pistes de réflexions sur lesquelles notre cluster travaillera», répond Mourad Bouattou, président du cluster GIE-CBS, rencontré au salon. Ce cadre est également président de la commission des eaux embouteillées à l'APAB et responsable des relations publiques chez le Groupe Yaïci. D'autres pistes de travail attendent aussi les nouveaux clusters: Comment comptent-ils procéder pour attirer les investissements ? Quels sont les maillons faibles qui se dressent devant ces néo-clusters ? Ces groupements ont-ils les capacités managériales et les moyens humains suffisants pour travailler à l'international ? Comment faire pour dépasser les embûches bureaucratiques ? Comment sera géré l'aspect financier au sein des clusters ? Quelles mesures proposent ces groupements pour améliorer le cadre réglementaire de l'innovation, notamment le statut de la jeune entreprise innovante, la convention industrielle pour la formation par la recherche, le crédit d'impôt recherche et le statut du chercheur ? Faut-il des lois dans ce sens ? Ces groupements souhaitent-ils la création d'un fonds public d'appui aux clusters? «Ce sont de bonnes questions, en effet. Notre cluster sera une force de proposition en la matière», promet Mourad Bouattou. Autant dire que ces nouveaux clusters ont beaucoup de pain sur la planche. En attendant, les entreprises avancent sur un terrain concret: Le groupe Yaici (Eau minérale Saïda), par exemple, a signé un accord de franchise avec le numéro 2 mondial des boissons, le nippon SUNTORY, qui détient la célèbre marque ORANGINA, avec à la clé le lancement de 2 nouveaux produits: l'eau minérale naturelle gazéifiée Saïda et des boissons carbonatées (agrumes et pomme), marque d'origine espagnole. Ce rapprochement avec les Multinationales est une bonne chose pour nos entreprises pour entrer de plein pied dans le marché international, et dans ce sillage, bénéficier du savoir faire, en matière de qualité et des retombées dans la recherche développement.