Entre autres noms cités, celui de l'ancien patron de la Zone autonome d'Alger, Yacef Saâdi, pour détention d'un compte alimenté entre 2006 et 2007 à hauteur de 400 762 dollars. L'affaire SwissLeaks a révélé que pas moins de 441 Algériens détiennent ou ont détenu des comptes dans la banque suisse HSBC. Le site Maghreb Emergent a publié, hier, quelques noms de ces Algériens détenteurs d'un compte pour la période 2006-2007. Mais détenir un compte n'est pas une accusation en soi, c'est la nature du transfert de l'argent qui est pointée du doigt dans l'affaire SwissLeaks. «Les profils des Algériens détenant des comptes à HSBC-Suisse sont divers, ils disposent de comptes pourvus de montants disparates allant de quelques centaines de dollars à plusieurs millions de dollars. Ils sont pour beaucoup dans l'import-export», indique le journal électronique. Seuls six comptes sont mis en évidence par l'article de Maghreb Emergent, car appartenant à des personnalités connues du monde des affaires ou autres. Ainsi, le nom de l'ancien patron de la Zone autonome d'Alger, Yacef Saâdi, est cité pour détention d'un compte alimenté entre 2006 et 2007 à hauteur de 400 762 dollars, soit l'équivalent de 3 milliards de centimes. Le journal électronique a tenté vainement de faire réagir Yacef Saâdi. Autre nom cité, celui de l'homme d'affaires Djilali Mehri, dont le solde du compte n'est pas révélé. Son fils, Djamel Mehri, dont le nom est associé au même compte, a tenu à préciser à notre confrère que le groupe Mehri est présent aussi bien en Algérie qu'en France, aux Etats-Unis, à Dubaï et au Sénégal. «Je ne peux pas vous dire comment ce compte est alimenté, c'est privé. Mais vous devriez savoir que nous avons des biens et des participations un peu partout à travers le monde. Ce n'est pas un secret… Nous travaillons dans la transparence et nous payons nos impôts. Ici, en Algérie, toutes nos opérations passent par la Banque centrale». Et d'ajouter : «Je ne suis ni fonctionnaire ni politique et je ne suis pas concerné par cette interdiction de se constituer des avoirs à l'étranger.» Le nom du patron de la biscuiterie et chocolaterie Bimo, Amar Hamoudi, est aussi cité dans le listing 2006-2007, pour un compte ouvert dix ans plus tôt et un montant de 10 millions de dollars. «Selon une source de l'administration fiscale, le groupe Bimo, composé de quatre filiales, a fait, durant les dix dernières années, l'objet de plusieurs redressements fiscaux. Et selon les documents consultés, le conseiller bancaire suisse de Amar Hamoudi a noté, au passage de ce dernier à la banque, en juin 2005, l'intérêt de son client pour les prix de transfert», indique Maghreb Emergent, en notant que les prix de transfert sont les prix auxquels une entreprise transfère des biens corporels, des actifs incorporels, ou rend des services à des entreprises associées. «Ce sont les prix des transactions entre filiales d'un même groupe et résidentes d'Etats différents». Le monde du sport compte quant à lui le nom du frère du président du NAHD, Mahfoud Ould Zmirli. Bachir Ould Zmirli est un homme d'affaires associé dans de nombreuses entreprises en Algérie et détient une société offshore, Drilling Consultant Limited, aux îles Vierges britanniques et un compte dans la filiale libanaise de la banque suisse. Le nom de son associé, Zakaria Rezgui, est aussi cité pour détention de deux comptes dans la banque HSBC. Sid Ahmed Tedj Eddine Addou est un autre nom présent sur le listing SwissLeaks. Il s'agit de l'homme d'affaires actuellement en détention préventive, poursuivi dans le cadre de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest pour «association de malfaiteurs», «trafic d'influence», «corruption» et «blanchiment d'argent». A noter que beaucoup d'anonymes sont concernés par la détention de comptes dans la banque suisse HSBC et nombre d'entre eux sont liés à l'Algérie du fait de leur lieu de naissance ou de résidence. «Nombre d'entre eux sont des pieds-noirs et des juifs d'Algérie ayant quitté le pays à l'indépendance, en 1962, puis ont choisi d'autres nationalités. Nombreux aussi sont issus de familles libanaises, tunisiennes ou marocaines ayant vécu en Algérie avant de la quitter», indique l'article de Maghreb Emergent, en notant qu'il y a des médecins, des architectes et un artiste plasticien dans le même listing.