Après la promulgation d'une loi régissant le marché de l'automobile en Algérie, puis l'entrée en vigueur d'un cahier des charges concernant l'activité des concessionnaires, le gouvernement compte maintenant se charger plus sérieusement de la question des importations de véhicules pour en limiter le volume introduit chaque année, mais surtout rationaliser les transferts d'argent qui en découlent. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a annoncé, à cet effet, l'instauration, dès 2016, d'une licence d'importation qui sera imposée aux concessionnaires et aux opérateurs évoluant sur le marché de l'automobile. Cette licence, qui sera instaurée dans le sillage de l'adoption de la loi sur le commerce extérieur, aura pour mission de rendre ce marché «plus efficace», a expliqué le ministre. Et d'indiquer qu'une commission constituée de représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l'Industrie et de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) travaille actuellement sur cette question, avec l'objectif principal de rationaliser davantage les importations algériennes de véhicules. M. Benyounès a rappelé que l'Algérie a connu, l'année dernière, un fléchissement de ses importations de véhicules, puisqu'elle en a importé un peu plus de 400 000 voitures pour un montant de 5,2 milliards de dollars, alors qu'en 2013, ce montant était de plus de 6 milliards pour un volume de 500 000 véhicules. Pour lui, le marché de l'automobile «est en train de se stabiliser et se construire», bien que quelques problèmes «persistent toujours chez certains concessionnaires», notamment en matière de délai de livraison et de disponibilité des pièces de rechange. Mais globalement, «les nouvelles règles applicables à ce secteur sont respectées par tous les opérateurs», a-t-il indiqué. Dix équipements de sécurité, entre autres des airbags et un système de freinage ABS, sont désormais exigés, faut-il rappeler, sur les véhicules neufs commercialisés en Algérie par le nouveau cahier des charges dont la mouture finale verra le jour dans les prochains jours, selon une déclaration récente du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. L'autre problématique sur laquelle le gouvernement se penche actuellement concerne le marché de l'occasion. Selon M. Benyounès, un décret exécutif devrait prochainement voir le jour pour instaurer des mesures allant dans le sens d'une meilleure organisation de ce marché qui comptabilise, faut-il le signaler, des centaines de milliards de dinars de transactions non formelles et non budgétisées. Enfin, le ministre du Commerce a rassuré le public sur le maintien de la décision concernant le lancement du crédit à la consommation réintroduit par la loi de finances 2015. Selon lui, son entrée en vigueur interviendra une fois que le groupe de travail statuera sur les produits concernés par ce crédit, ainsi que sur les conditions et modalités de sa mise en œuvre. Une chose est certaine : la Renault Symbol algérienne est d'ores et déjà sélectionnée.