Le ministre par intérim des Affaires étrangères, Ryad Yassine, a indiqué qu'il allait demander «une intervention militaire urgente» à l'occasion du sommet annuel de la Ligue arabe qui doit s'ouvrir samedi à Charm El Cheikh (Egypte). Il a également démenti que le chef de l'Etat ait quitté le Yémen, comme l'a affirmé plus tôt un membre de sa garde rapprochée. Le président Hadi a déjà appelé mardi le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter une «résolution contraignante» pour stopper l'avancée des Houthis. Il a invité «tous les pays qui le souhaitent à fournir un soutien immédiat à l'autorité légitime, par tous les moyens, pour protéger le Yémen». Comme il a confirmé avoir sollicité les monarchies sunnites du Golfe pour une «intervention militaire» contre les Houthis. Ces derniers, de leur côté, ont affirmé avoir fait prisonnier le ministre de la Défense, le général Mahmoud Al Soubaihi, dans la ville de Houta, près d'Aden. Il a été conduit à Sanaa, selon le porte-parole des Houthis, Mohamed Abdessalam. Plus tôt, ils ont pris le contrôle d'une grande base aérienne, celle d'Al Anad. Face à cette situation, le président Hadi a été évacué de son palais vers un «lieu sûr à Aden», selon un responsable présidentiel ayant requis l'anonymat. Dans un rapport d'experts remis en février au Conseil de sécurité de l'ONU, il est relevé un lien «direct» entre l'ex-président Abdallah Saleh et les Houthis. Le Conseil de sécurité a décrété en novembre 2014 des sanctions, dont un gel de ses avoirs, l'accusant de nuire à la transition politique en soutenant les Houthis. Saleh a accédé en 1978 à la présidence du Yémen du Nord. Il a assumé les mêmes fonctions après l'unification des Yémen du Nord et du Sud en 1990. Il a ensuite gouverné en s'appuyant sur l'armée et son parti, tout en s'assurant l'appui des tribus. Après sa chute en 2012, l'ex-président a refusé de s'exiler et est resté à la tête de son parti, le Congrès populaire général (CPG), auquel appartient aussi son successeur.