Les collectivités locales souffrent des failles d'un modèle maladroitement copié du modèle français jacobin. Les communes et les régions ont besoin d'un autre modèle basé sur la décentralisation. La déconcentration du pouvoir est nécessaire. Le système actuel s'appuie sur une administration tentaculaire et inévitablement coupée des réalités locales. Dans cette configuration, il n'y a pas de place pour l'initiative locale. Le développement local nécessite des réformes dans le sens d'une véritable décentralisation, en fortifiant et en élargissant le pouvoir de décision des collectivités locales tout en assurant «l'intégration nationale» et en consolidant la suprématie du gouvernement central. La déconcentration n'empêche pas le gouvernement central de rester très fort. Les élus, qu'ils soient de l'APC ou de l'APW, n'ont pas de pouvoir dans la gestion des collectivités locales. L'exécutif de wilaya dispose d'une hégémonie et d'une emprise sans partage. Une large partie de la classe politique réclame une décentralisation effective qui consiste en un partage du pouvoir entre l'Etat unitaire et des collectivités territoriales créatives. Les récentes lois portant code de wilaya et code communal n'ont fait que reconduire les pouvoirs déjà hégémoniques des exécutifs locaux qui n'émanent pas du suffrage universel. La décentralisation, instituée par les lois de 1990, n'a été qu'un slogan creux. Les élus de l'APC ne gèrent même pas 2% des budgets publics (PCD). La décentralisation ne gêne pas l'Etat unitaire qui reste indivisible. Le gouvernement central conserve les compétences cruciales à l'image des affaires étrangères, l'éducation, la santé, la monnaie, la justice, la défense et la sécurité intérieure, l'économie et la solidarité. Le gouvernement central garde l'initiative législative et prend les décisions finales dans les questions jugées les plus importantes pour le pays. La décentralisation n'empêche pas également l'existence de la Cour des comptes qui exerce un contrôle a posteriori sur les actes des collectivités territoriales en saisissant le tribunal administratif en cas de désaccord sur la politique de la collectivité. La décentralisation accroit les compétences nécessaires à l'exercice des mandats locaux en dé-complexifiant les missions des acteurs politiques locaux. En élargissant les prérogatives des élus, elle augmente le nombre de candidats à cette fonction et donc attire les compétences. La décentralisation territoriale consiste à confier localement à des collectivités la compétence de prendre des décisions administratives dans certains domaines. Un tel système invite les citoyens de ces collectivités à prendre en mains leurs propres affaires et plus précisément à en confier la gestion à leurs représentants élus. La déconcentration est nécessaire pour la créativité des collectivités locales car l'administration centrale, à partir de la capitale, est souvent coupée des réalités locales, et de ce fait, certains pouvoirs doivent être délégués aux instances élues locales qui sont mieux informées et plus légitimes électoralement. Ainsi, cela permet à l'Etat d'être plus efficace sans remettre en cause l'unité du pays puisque lesdits élus locaux restent soumis au pouvoir de l'Etat central qui conserve toutes les décisions régaliennes.