Mardi prochain, 7 avril, aura lieu le vernissage de l'exposition intitulée «Denis Martinez, peintre algérien et la poésie algérienne». La manifestation, organisée par la Maison de la Poésie Rhone-Alpes, avec la mairie de Saint-Martin d'Hères et la Bibliothèque universitaire Droit-Lettres, a lieu dans une ville où la culture, le savoir et les arts ont véritablement droit de cité. Avec ses universités, instituts et centres de recherches, ainsi que sa population d'universitaires et d'étudiants, Grenoble est la ville de France où l'on compte en bibliothèque le plus de livres par habitant. Denis Martinez est un grand passionné de poésie et son œuvre picturale a souvent été parcourue de vers peints sur les toiles. Ses thématiques aussi se sont souvent inspirées de poèmes. Et pour lui, il s'agit autant de la poésie écrite que de la poésie orale. Le melhoun, ancien ou moderne, en arabe populaire ou en amazigh, fait partie également des ferveurs de cet artiste. Ce penchant prend sa source aussi dans le proche compagnonnage de Martinez avec des poètes algériens et de multiples collaborations créatives. Il a illustré de nombreux recueils de poésie et a été un acteur principal, au début des années 80', de l'expérience originale des Auto-Editions menée, entre autres, avec le graphiste Oussama Abdedaïm et le peintre Ali Silem. C'est en effet dans son atelier de Blida que sont sortis, sous forme de plaquettes d'une qualité graphique impeccable (pourtant en sérigraphie manuelle rudimentaire), des recueils de Abdelhamid Laghouati, Tahar Djaout, Hamid Tibouchi, Mohamed Medjahed, etc. Cette expérience a donné lieu par la suite à la publication de Bouches d'incendie, œuvre graphique de Denis Martinez avec des poèmes de Messaour Boulenouar, A. Laghouati, T. Djaout, H. Tibouchi, Omar Azradj et Ahmed Hamdi (Publisud, Paris, 1983). Il y a eu également Où est passé le grand troupeau ? (Enag, Alger, 1988), réalisé avec des poèmes de Laghouati. C'est dire que la poésie est coutumière de l'œuvre de ce peintre. A l'occasion de l'exposition de Martinez, seront distribués les numéros 51 et 52 de Bacchanales, la revue de la Maison de la Poésie Rhône-Alpes, dont il a dessiné les couvertures. Le premier, qui comprend des peintures de Ali Silem, s'intitule Sur la guerre et la paix et regroupe des poèmes de 86 auteurs du monde entier dont 4 Algériens (Maïssa Bey, Abdellah El Hamel, Amin Khan, Souad Labbize). Le second, Des chèvres noires dans un champ de neige, est une réédition enrichie du volume entièrement consacré à l'Algérie avec 42 poètes et plusieurs peintres, dont Abdelkader Belkhorissat, Jaoudat Gassouma et Ould Mohand. Le titre vient d'une devinette kabyle : comment appelle-t-on des chèvres sur un champ enneigé ? Réponse : l'écriture. C'est bien l'esprit de Denis Martinez. Vernissage, mardi 7 avril 2015 à 18h30. Bibliothèque universitaire Droit-Lettres. Avenue centrale Campus. Saint-Marin d'Hères. Jusqu'au 10 juillet.