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Tahar Djaout, Le poète attaché à son pays
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Publié dans El Watan le 03 - 06 - 2013

Tahar Djaout n'avait pas une présence, mais des présences dans la sphère intellectuelle. Il maniait le verbe comme un ciseleur offrant à ses lecteurs des merveilles qu'on ne se lasse pas de lire.
Il excellait dans l'écriture sous toutes ses formes, journalistique, littéraire et poétique. «Il y a une dimension poétique, chez Tahar, d'une valeur supérieure… Je pense que cette volonté de bien écrire, d'écrire juste, sobrement, en restituant la complexité des choses, en produisant un regard personnel, un regard de poète… c'est la marque de son identité en tant qu'intellectuel, mais aussi en tant qu'homme», estime Amin Khan, poète et haut fonctionnaire qui vient d'éditer, chez Barzakh, un livre, Présence, sur Tahar Djaout, un recueil de témoignages d'hommes de lettres et de poètes sur le défunt. «C'était quelqu'un d'une générosité extraordinaire, dans un milieu intellectuel où la rivalité ne fait pas toujours sortir le meilleur de l'être humain. Mais lui avait la chance d'avoir une telle assurance dans sa vision des choses, une telle sérénité qui lui permettaient de s'ouvrir aux autres sans crainte d'être diminué.
C'est, pour moi, une marque de son humanité profonde», note Amin Khan en relevant que même si le journalisme était pour Djaout un gagne-pain, il y mettait toute la rigueur et aussi son regard de poète. «Je retiens une chose : dans le destin de Tahar, il y a quelque chose d'emblématique. C'était un garçon qui avait un grand potentiel, il était à l'aise dans le monde comme dans son village ; il pouvait s'exprimer dans des langues différentes et était ouvert à tous les questionnements. C'est précisément le type de personnes dont l'Algérie avait besoin dans les moments les plus difficiles de son histoire… Son assassinat, avec celui d'autres intellectuels, y compris des grandes masses d'Algériens tués, a été un crime contre l'Algérie qui va bien au-delà du caractère criminel de détruire une vie humaine. Il avait
39 ans et avait construit le début d'une œuvre. C'est un assassinat de l'Algérie et de son avenir. Djaout faisait partie d'une minorité d'intellectuels qui auraient pu constituer le noyau d'une alternative démocratique.
C'est une perte irréparable pour l'Algérie et son peuple.» Hamid Nacer Khodja, poète et spécialiste de l'œuvre de Jean Sénac, évoque pour sa part l'influence de Sénac sur Djaout le poète. «Il y a une grande parenté entre les deux qu'on peut résumer en trois aspects. D'abord, ils ont chanté tous les deux leur mort ; la seconde est que Djaout a rencontré une fois Sénac et ce fut une rencontre déterminante dans son œuvre ; aussi ils avaiaent tous deux ce rapport fort avec la mer, comme si leurs corps voulaient fuir la réalité pour plonger dans les eaux», analyse Nacer Khodja en notant qu'on retrouve d'autres influences dans l'œuvre de Djaout comme celles de Rimbaud et Kheirddine. Nacer Khodja a souligné que Djaout le journaliste était engagé alors que Djaout le poète pas du tout. Et d'ajouter que Tahar Djaout a été le premier à revendiquer son identité africaine. Nacer Khodja relève aussi qu'il a été un très grand critique d'art et même un visionnaire. «Il avait vu juste sur l'avenir de beaucoup de peintres et défendait l'école du signe.»
Hamid Tibouchi, poète et plasticien, a d'ailleurs connu Tahar Djaout au début des années 1970 dans le groupe Awchem, constitué de poètes et de peintres, qui se réunissait à Blida avec Denis Martinez. «Pour nous, dans ce groupe, poésie et peinture était une seule et même chose, même s'ils s'exprimaient à travers différents matériaux. Grâce aux autoéditions que nous avions fondées, nous avons pu éditer plusieurs poètes. Quand j'ai rencontré Tahar, on s'est rendu compte que nous avions eu la même enfance, pour lui comme pour moi, on puisait nos poèmes de nos souvenirs d'enfance. Ce que je regrette, c'est que tous les recueils de Tahar sont publiés à l'étranger. Très peu de gens l'ont lu chez nous, il est temps que l'Algérie réédite ses recueils», dit-il avant de déclamer des extraits de la poésie de Djaout. Le débat qui a suivi la conférence a pris la forme de témoignages de membres de l'assistance sur Djaout, sur son engagement et sur ses funérailles grandioses.
L'écrivaine Djouher Amhis, qui était aussi là, a tenu à prendre la parole pour enterrer à jamais cette phrase indécente de Tahar Ouettar disant que «la mort de Djaout a été une perte pour la France», en affirmant que «cet enfant de l'indépendance qu'était Djaout était attaché à son pays de manière viscérale. Cet attachement donne une authenticité à Djaout tout comme Mammeri parce qu'ils sont passés à l'universel. A aucun moment Djaout ne s'est jamais renié en tant qu'Algérien, Maghrébin et Africain». Et Amin Khan d'enchaîner : «J'aimerais évacuer cette histoire de Ouettar. Les gens ont des faiblesses, il y a eu ce dérapage condamnable, injustifié et historiquement ridicule, manifestant une certaine jalousie et frustration, et cela reste marginal par rapport au consensus qui se renforce sur la qualité de ce qu'a été l'écrivain, le poète et le journaliste Tahar Djaout.» Et d'ajouter : «Nous sommes dans une situation où nous déplorons l'absence d'un homme de la dimension de Djaout.»


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