Face à la dégringolade des prix du pétrole sur le marché mondial, les 18 pays africains producteurs d'or noir, dont l'Algérie, appellent à une baisse de la production en vue de stabiliser le marché. Réunis vendredi à Abidjan sous l'égide de l'Association des producteurs du pétrole africain (APPA), présidée actuellement par la Libye, les pays producteurs du continent noir estiment, dans une déclaration commune rendue publique à l'issue de leurs travaux, qu'une baisse globale de la production de pétrole serait nécessaire pour stabiliser les cours sur le marché mondial, dont la chute impacte négativement leurs économies. «Les prix actuels sont injustes», a déploré le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mashala Saïd, qui assure la présidence de l'APPA. «Nous allons faire part à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), au Venezuela et à la Russie, des effets néfastes de cette chute sur nos économies», a poursuivi M. Mashala. L'APPA a par ailleurs exprimé sa «profonde préoccupation face à la chute des cours du pétrole brut» et a «exhorté» les pays membres à adhérer à cette initiative lancée par l'Angola et l'Algérie, respectivement deuxième et troisième producteurs de pétrole en Afrique derrière le Nigeria. Au terme de deux jours de réunion, les ministres des 18 pays membres ont notamment «soutenu la création d'une plateforme (...) afin de réduire la production pétrolière et de stabiliser le marché pétrolier». La chute des cours «met à mal les économies des pays, avec des risques de crise sociale, si elle devait se poursuivre encore longtemps», a déclaré Ousmane Doukouré, un cadre du ministère ivoirien du Pétrole, qui a lu la déclaration finale. Créé en 1987 à Lagos, l'APPA compte 18 pays membres, qui détiennent la quasi-totalité des réserves et de la production de pétrole et de gaz du continent. Il est à savoir que les cours du pétrole sur le marché mondial ont perdu environ 60% de leur valeur depuis juin, en raison d'une surabondance de l'offre et d'une baisse de la demande mondiale. Une situation qui a été aggravée par la décision de l'OPEP prise le 27 novembre 2014 en faveur d'un maintien du plafond de production en dépit de l'offre abondante. Par ailleurs, après l'annonce de l'accord sur le nucléaire iranien conclu jeudi en Suisse, les analystes du marché pétrolier soulignent que l'on est face à une première étape vers un retour des compagnies occidentales en Iran, une fois les sanctions économiques occidentales levées. Un indice qui contribue à déstabiliser davantage le marché, maintenant les cours du pétrole à la baisse. A Londres, sur l'InterContinental Exchange (ICE), place de cotation du pétrole algérien, le cours du baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mai a chuté lourdement vendredi, perdant près de 3 dollars par rapport à la clôture de la veille en s'établissant à 55,23 dollars.