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Une écrivaine et une éditrice hôtesses de marque
Café littéraire à Tizi Ouzou
Publié dans El Watan le 06 - 04 - 2015

Le président de l'Entreprise d'organisation de manifestations culturelles, économiques et scientifiques (Emev) de Tizi Ouzou, Amirouche Malek, a gratifié, samedi, le public habitué de ses traditionnels cafés littéraires, de la venue d'illustres invités de la littérature et de l'édition.
Il s'agit surtout de la professeur de mathématiques et écrivaine, Hajar Bali, et de Selma Hellal, éditrice dirigeante de la maison Barzakh, ainsi que de Malik Kazeoui, un non-voyant, poète et initiateur de braille en tamazight, et Idir Belali, un auteur-compositeur-interprète, sociologue de formation. Pendant près de deux heures, les animateurs de la rencontre, tenue dans la salle du Petit Théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri, ont décortiqué, sous la modération de Mme Ousmer, le dernier-né de Mme Hajar Bali, intitulé Trop tard - Nouvelles, édité en 2014 chez Barzakh. Mme Selma Hellal, en présentant l'ouvrage de cette auteure et dramaturge, fervente adoratrice des hommes de théâtre, comme Slimane Benaïssa ou les défunts Azeddine Medjoubi et Abdelkader Alloula, décrit le style imprimé dans les Nouvelles, ainsi que dans son autre ouvrage, Rêve et vol d'oiseau, un recueil de pièces théâtrales édité en 2009.
Parfois, dit-elle, on constate dans sa littérature que les dialogues se déroulent entre elle et des insectes, comme les blattes, ou des plantes, des bêtes, mais à travers lesquels se dégage «une sorte de photographie, de sismographie de l'échelle de valeurs d'une société». Parlant toujours de littérature, Selma Hellal déplore le phénomène de manque d'amour, d'intéressement, ces derniers temps, au livre et à la lecture des générations entières de la société, dont «la cause majeure reste l'éducation catastrophique» émanant de l'école algérienne.
Selon elle, l'insuffisance de librairies – il n'y a que 10 à 15 librairies respectables sur tout le territoire national – désespère sérieusement les maisons d'édition. Ce qui fait que «le public nous échappe», estime-t-elle, avouant qu'éditer en Algérie, «c'est se condamner à être à la marge». Malik Kazeoui saisira, lui, cette occasion, pour dire que les non-voyants n'ont pas vraiment accès aux livres. Il invite ainsi les maisons d'édition à penser au droit à la lecture pour cette catégorie de personnes. «Il n'y a pas un non-voyant qui ne rêve pas d'avoir un livre sous les… doigts, au lieu de sous les yeux.»
Avant de procéder à une vente-dédicace de Trop tard - Nouvelles de Mme Hajar Bali, des intervenants ont tenu à exprimer leur encouragement en rendant hommage à Amirouche Malek, qui en est à sa 4e année dans l'animation du café littéraire, pour sa persévérance dans l'organisation régulière de ce type de rencontres, qui permettent aux lecteurs – nombreux tout de même, quoi qu'on en dise ! – non seulement de découvrir des auteurs de haute facture de la littérature de qualité, mais surtout d'arracher cet avantage de pouvoir s'auto-instruire par le livre, comme l'ont fait et le font des autodidactes de renommée.


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