Avec le renouvellement des membres du comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), l'élection de deux membres au comité exécutif de la FIFA (7 avril) et la désignation du pays organisateur de la 31e édition de la CAN, qui sera connu aujourd'hui, l'un des grands enjeux du congrès de la CAF au Caire sera sans conteste la modification des textes pour permettre éventuellement au président Issa Hayatou de briguer un 8e mandat consécutif à la tête de la confédération, alors que ces derniers font obligation aux dirigeants âgés de plus de 70 ans de démissionner. En 2017, date de la tenue de l'assemblée élective, Issa Hayatou aura 71 ans. La machine s'est mise en branle depuis des mois pour préparer la révision des textes. En février dernier, le dirigeant ghanéen Kwesi Nyantaki (membre du comité exécutif de la CAF) a donné le signal en affirmant : «La FIFA n'a plus de limite d'âge pour les membres de son comité. La CAF aussi souhaite aligner son règlement sur celui de la FIFA.» A la tête de la CAF depuis 1988, Issa Hayatou compte bien rempiler pour un autre mandat, quitte à transgresser les propres règlements de l'instance qu'il dirige depuis 29 ans. Il a confirmé sa volonté de garder son fauteuil lors du discours qu'il a prononcé à l'ouverture du congrès (hier) en présence de l'invité d'honneur de la CAF, Joseph Sepp Blatter, président de la FIFA, celui-là même qui a montré la voie à Issa Hayatou en modifiant la règle qui interdit à toute personne de briguer un mandat à la tête de la FIFA si son âge dépasse 70 ans. A 78 ans, le Valaisan est candidat à sa propre succession. A partir du Marriott, Issa Hayatou a signifié aux congressistes sa ferme décision de rester à la tête de la CAF. A charge pour eux de voter, à l'unanimité, une résolution (antiréglementaire) pour qu'il garde son fauteuil. Des dirigeants sportifs, à l'instar de Blatter et Hayatou, s'inspirent beaucoup des hommes politiques, lorsqu'il s'agit pour eux de préserver leurs privilèges ou la position dominante même au prix de la violation des statuts de leur instance. La présidence à vie demeure l'objectif des maîtres qui règnent sur le football mondial et continental. Pour témoigner sa reconnaissance à Joseph Sepp Blatter, qui l'a encouragé à suivre son exemple, le président de la CAF a lancé depuis la tribune du Marriott : «Cher ami (Blatter), tu prêches des convaincus.» Allusion au vote des fédérations africaines pour sa candidature à l'élection de la FIFA le 29 mai prochain. Le une-deux Blatter-Hayatou est parti pour durer. Tant pis si c'est au détriment des textes et règlements.