Pour réussir la saison estivale, la direction du tourisme de la wilaya de Béjaïa est consciente que celle-ci passe par une augmentation tous azimuts des capacités d'accueil et par de meilleures conditions d'accueil : offrir aux visiteurs toutes les commodités, assurer la sécurité des biens et des personnes avec le concours de la gendarmerie et de la police, améliorer l'hygiène, la qualité de la prestation et éviter autant que possible les coupures d'eau et d'électricité qui sont légions en cette période de l'année. « Car ce dynamisme ne manquera pas d'induire, selon M. Haddad, directeur du tourisme, des impacts positifs sur le plan socioéconomique : le chômage va baisser sous l'effet des emplois saisonniers, les collectivités locales rentabiliseront leurs espaces. » La wilaya de Béjaïa compte 52 campings où cohabitent quelque 23 000 personnes. Mais les estivants n'étaient pas au rendez-vous le mois de juillet dernier, d'où le mécontentement des restaurateurs, agents immobiliers, bailleurs particuliers et autres opérateurs. La tendance semble s'être renversée en ce mois d'août, en témoignent les bouchons sur la RN9, route de Boukhelifa vers Cap Aokas en passant par Tichy et le trafic sur la RN24 d'Aamriou vers Boulimat. Et pour expliquer les raisons de cette baisse d'activité en juillet, telle que rapportée par la presse, la direction du tourisme a lancé une enquête sur les tarifications appliquées dans les hôtels, urbains et balnéaires. Les premières conclusions avant la synthèse, qui sera rendue publique plus tard, révèlent une augmentation immodérée des tarifs par rapport à la basse saison. Il faut dire que la wilaya de Béjaïa ne compte en matière d'hébergement dans les hôtels que 3000 lits, dont près de 1000 dans les unités balnéaires. C'est donc les hôtels urbains qui participent grandement à l'absorption de la demande. Les structures légères (tentes et bungalows) sont certes moins onéreuses que les hôtels, mais elles ne sont pas en nombre suffisant non plus. « Une trentaine d'écoles reçoivent des colonies de vacances (scolaires, familles de démunis, des enfants venus du Sahara-Occidental, etc.), d'où le recours aux autres moyens d'hébergement, chez les particuliers notamment. Et le logement chez l'habitant, qui prend de l'ampleur, est en progression constante. Les quelque 5000 unités données en location de manière illégale, du moins sans déclaration préalable, participent néanmoins dans l'absorption du déficit enregistré en matière d'hébergement », a reconnu M. Haddad. C'est la raison pour laquelle la direction du tourisme a décidé de réglementer cette activité en la transférant vers les agences de voyages en lieu et place des agents immobiliers et autres courtiers. Dans l'esprit du directeur du tourisme, si l'agence de voyage assure ce lien, nous allons déclarer les locataires dans leur intérêt ; du produit de la location sera prélevé une taxe au profit de la commune. Par ailleurs, l'agence sera en mesure de normaliser et de standardiser cette activité. « Le loyer par exemple d'un F2 avec ou sans douche ne pourrait pas être le même comme c'est le cas présentement. La spéculation sera amoindrie, chose que nous ne constatons pas aujourd'hui », a expliqué M. Haddad.