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Blida. Sur les hauteurs de Chréa
Halte verte et bol d'air
Publié dans El Watan le 31 - 08 - 2006

L'Aigle de Chréa arrivait seul sur la place et personne pour l'accueillir ! A 63 ans, Kaddour Mahieddine a escaladé les 18 km en lacets comme — ou mieux que — n'importe quel jeune cycliste. Il fut et est toujours un attrait de la jeune reine et il était surnommé l'aigle pour avoir su dominer en son temps les hauteurs du Tell.
L'attraction dure encore avec les initiatives privées provenant de personnes exprimant le désir d'investir dans le tourisme à travers la restauration et l'hébergement. Trois lieux différents à 1500 m d'altitude offrent aux visiteurs des prestations permettant d'apprécier les agréables moments du farniente et sentir le cheminement du vide progressif dans la tête. Recharger les batteries ainsi que les poumons est une opération plus que possible à moins de 70 km seulement d'Alger et les Blidéens, en famille ou en groupes, connaissent bien ce lieu qu'ils fréquentent régulièrement puisque 18 km uniquement les en séparent. D'ailleurs, dans la même journée, un résidant de Blida peut s'offrir la mer et la montagne, sis à égale distance de son domicile. Cette chance n'appartient pas aux autres qui élisent domicile pour un repas ou pour la nuit à la pizzeria du Ski Club, au terminus ou à l'hôtel des Cédres. La pizzeria a rouvert en 2003 après une fermeture ayant duré dix années. « Le courage ne suffit pas puisqu'il faut ramener l'eau à l'aide d'une citerne qui me revient à 1000 DA, alors qu'on peut fermer le réseau de distribution juste le temps de remplir ma réserve qui durera une semaine », tonnera le jeune gérant qui fulmine contre l'absence d'éclairage, la non-disponibilité d'aires de jeux pour les enfants, le chasse-neige qui opère une seule fois à midi en saison hivernale, le parking qui brille par son absence. « Le tire-fesse est en panne à cause d'un simple alternateur et la forêt commence à être polluée par toutes sortes d'ordures jetées par des personnes inconscientes, mais on remarquera l'absence de poubelles », continuera Mohamed. Des consuls de tous les pays viennent, des étrangers restent étonnés devant la beauté du site : mais que fait le ministère du tourisme pour réagir positivement ? Ce secteur peut être le poumon du pays avec la création d'emploi dans nombre de secteurs. Un tapis gonflable fait la joie des enfants juste à l'entrée de la pizzeria et Mohamed pense déjà à un petit parc d'attractions, aux randonnées, etc. « Pourquoi pas l'ULM avec le deltaplane ? » En dehors de la pizza, Mohamed prépare chaque vendredi des plats traditionnels : « Nous pouvons offrir jusqu'à cinquante repas en une seule fois et nous faisons accompagner cela par des sacs-poubelles afin de préserver le site. » L'hôtel en construction sera prêt dans trois à quatre ans « sans l'aide des banques qui avaient voulu ma ruine lorsque j'avais été obligé de fermer dans les années 1990 et avec l'arrivée des échéances ». On apprendra sur place que des malades de l'association Nassima viendront pour passer une journée, puis deux journées pleines au mois de septembre. L'hôtel des Cèdres, dominant la placette marquant l'arrivée au village de Chréa, a été inauguré récemment par le wali de Blida après des années d'interruption et de travaux. Samir, le maître d'hôtel, déborde d'énergie et de volonté, et s'impatiente devant la centaine de couverts à l'intérieur encore vides et le même nombre sur la terrasse. « Un café à 20 DA et un filet de veau de 300 g à 900 DA, c'est donné pour la distance, la hauteur et la qualité du service ! », rassure celui qui a multiplié les initiatives afin d'habituer une clientèle fervente de calme, d'air pur et d'endroits paisibles. Trois mille dinars la chambre pour deux et des soirées quotidiennes en prévision durant le ramadhan, sans oublier la prise en charge gratuite des enfants de moins de six ans. Un journaliste saoudien en vacances en Algérie appréciait l'endroit et la capacité de se requinquer à peu de frais — du moins pour lui — mais les prix proposés demeurent très abordables. Plus bas et en face se trouve l'inévitable café-restaurant Le Terminus. Géré par la famille Taoug depuis fort longtemps, le lieu est celui du rendez-vous de tous les Blidéens et offre cette facilité de ne pas aller plus loin pour déguster une boisson rafraîchissante ou qui réchauffe, c'est selon. Mais le jeune Mohamed qui était resté sur place durant les longues années de la tragédie ne pardonne pas à l'Etat son mépris du citoyen et l'absence de toute initiative allant dans le sens de l'amélioration du niveau de vie de tous : « Chréa est pour moi le Liban par rapport aux années fastes ! Il faut réimplanter les colonies, détruire les baraques du marché informel qui portent un coup fatal au site, effacer l'ardoise des impôts pour ceux qui sont restés là au risque de leur vie afin de prêter aide et assistance à l'armée. » Il faut dire que 18 millions de dinars d'impôts n'encouragent guère : « On cherche à m'asphyxier afin que je vende mon fonds de commerce, mais ils ne m'auront pas. » Il montrera la plateforme en béton qu'il avait établie à l'entrée du restaurant : « J'aime accueillir ma clientèle dans de bonnes conditions, mais on me fait payer cet espace cinquante fois plus le mètre carré, de 35 DA jusqu'à 15 000 DA sans préavis, alors que ces élus n'ont pas été fichus de continuer le bitume jusqu'à mes murs sous prétexte que la machine n'y arrive pas. » La réfection des lieux que j'avais entamée se voulait avec un emprunt à la banque, mais la Cnep d'El Affroun avait exigé, par le biais d'un de ses employés, un pot-de-vin trop élevé pour accélérer la procédure. Les inspecteurs d'hygiène m'avaient fait fermer le restaurant en 2003 pendant une année pour défaut de parquet en carrelage ou autre matière et les services des impôts m'ont envoyé, pour la même période, plus de 700 millions de centimes de redevance à payer. Mohamed Taoug n'en démord pas, et insiste pour présenter un visage et un service accueillants, à la clientèle. « La réussite du tourisme à Chréa dépend de plusieurs facteurs dont le repli discret de l'armée n'est pas des moindres », fera observer celui qui a fait partie du GLD de la région, et à qui il est ramené des factures « inélégantes » pour la consommation d'énergie et de l'eau, alors que les lieux étaient occupés par ceux qui avaient en charge la sécurité de la commune. Animation involontaire ou voulue à vingt à l'heure, vitesse moyenne d'escalade de Mahieddine, Chréa s'y complaît mais les nouveaux gérants et la nouvelle génération apporteront le changement salvateur, autre que celui des élus qui ont mis à terre le siège de la mairie en pleine saison, laissant un chantier à ciel ouvert sans égard pour les vacanciers.

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