Accusations n On parle d'un trou de plus de quatre milliards de centimes et de responsables qui se servaient dans les caisses des œuvres sociales que chapeautaient des membres du syndicat Ugta. Les travailleurs de la wilaya de Blida n'ont plus de cantine à cause d'un scandale aux œuvres sociales qui a poussé le wali de Blida a décidé sa fermeture. Ce gel des activités des œuvres sociales se répercute aussi sur la restauration des fonctionnaires des neuf autres daïras de la wilaya, lesquels bénéficiaient de tickets dans le cadre de contrats passés avec des restaurants sur place. Aujourd'hui, chacun se débrouille comme il peut, en attendant que la justice démêle l'écheveau. On parle d'un trou de plus de quatre milliards de centimes et de responsables qui se servaient dans les caisses des œuvres sociales que chapeautaient des membres du syndicat Ugta. Il est question également de listes de bénéficiaires d'appareils électroménagers, de prêts non remboursés et de différentes faveurs telles des omras gratuites. «Des omras d'une durée d'un mois durant le ramadan ont été supportées par la caisse au profit de responsables, alors que les travailleurs ont dû attendre leur tour pour ne bénéficier que d'une participation aux frais de voyage et de séjour», déclare un des salariés qui s'est vu muter pour avoir seulement réclamé le matériel de la cantine. Le dépôt de plainte est attendu afin de tirer l'affaire au clair et permettre la reprise des anciennes habitudes de restauration. En attendant, le matériel de cuisine est utilisé par le fils d'un responsable dans sa propre pizzeria ouverte dans une autre commune du chef-lieu de wilaya. Par ailleurs, des acquisitions de trousseaux scolaires s'opéraient sans appel d'offres et le montant payé par les œuvres sociales a été surévalué par rapport aux années précédentes bien que ni la quantité ni la qualité n'aient été améliorées. La cantine est fermée depuis le mois de juin, soit près d'une année, et les salariés ne voient pas encore le bout du tunnel ; le wali avait promis sa réouverture au mois d'octobre dernier, mais les œuvres sociales sont toujours bloquées. Un boucher de Blida réclame près de 540 millions de centimes et les restaurateurs disséminés à travers le territoire de la wilaya exhiberaient des factures totalisant 350 millions de centimes non encore honorées. Le wali de Blida temporise avant l'envoi du dossier à la justice, une temporisation voulue afin que les remboursements profitent à l'ensemble des travailleurs. Sport Kaddour Mahieddine, toujours en piste l 66 ans et toujours bon pied bon œil ! Kaddour Mahieddine, né en 1944, continue à parcourir les routes à vélo, menant les jeunes licenciés de l'ASV Blida à travers les monts de Chréa et la plaine de la Mitidja. «J'ai débuté ma carrière en 1963 et c'est le président Bouteflika, alors ministre de la jeunesse et des sports, qui avait donné le départ du challenge Bencherchali à Blida, lors de ma première course», précise, avec un grand sourire, l'ancien international aux 63 sélections. «J'ai participé aux Tours de Tunisie et de Cuba et bien d'autres durant mes douze années de carrière internationale.» Natif de Blida, il subtilisait le vélo de son père, alors facteur, pour s'essayer à un sport qu'il avait dans le sang. «J'ai acheté mon premier vélo chez Kritli à 350 DA avec facilités de paiement», dira celui que l'on surnommait «l'Aigle de Chréa» en 1965 pour avoir survolé coéquipiers et adversaires, reléguant le second à plus de six minutes. «Ma meilleure victoire en tant qu'international demeure le Tour de Annaba en 1971 et je tente d'inculquer cette rage à mes jeunes coureurs.» Ses yeux se remplissent de larmes lorsqu'il évoque la triste situation de la discipline à laquelle il a voué toute sa vie. «Blida ne reçoit pas d'aide alors que la ville a tant donné au cyclisme en particulier et au sport en général. Qu'on pense à Kebaïli, Damerdji, Remadni, Abbès et les plus récents avec Chaâbane.» Mahieddine a été président de la Ligue de cyclisme à Blida, avant la fameuse «barrière» de niveau d'instruction : «J'ai organisé 27 courses en une saison avant que cela chute à une moyenne de dix seulement !», constate celui qui veut toujours travailler pour l'amour de la discipline. «Je suis payé à 15 000 DA le mois alors que j'engage mon propre véhicule pour suivre parfois mes athlètes lors des compétitions et au cours des entraînements !» Aujourd'hui, le vélo est acheté par le père du coureur alors que le club devrait y pourvoir. Les autorités locales et nationales devraient se pencher un peu sur cette discipline, capable encore de sortir de grands champions comme Hamza, Mahieddine et tant d'autres encore. Culture Nouni ne peut être oublié Rachid Nouni aurait pardonné ou excusé cette omission de taille : 11 ans qu'il a quitté ses proches, un 2 mars printanier ! A 56 ans, cet homme qu'on qualifiait de proche de la classe populaire, celui qui aimait écouter les petites histoires drôles et qui souriait longuement, savait-il qu'il était irrésistible pour ses admirateurs ? Modeste, poète à longueur de journée, Rachid Nouni ne pouvait être ignoré dans sa ville, Blida, et ailleurs. Bab Khouikha, le quartier qui l'a vu naître puis s'émanciper, enfanter et, enfin, mourir, ne s'est jamais remis de cette séparation. «Il est toujours là, avec son visage et ses manières douces», dit M'hamed Trari, son compagnon de longue date. La mort, cette «issue heureuse» comme le révèle Mustapha, un admirateur, était attendue avec sérénité ; il était atteint d'un cancer et se savait condamné. Ses filles et son fils ne s'en sont pas remis, eux orphelins de mère puis de père. Ce père quelque peu spirituel de toute une frange de la population, celle-là même qui semblait avoir perdu ses repères et les retrouvait au détour d'une soirée «chaâbie» aux côtés du maître. Les louanges à Dieu et à Son Prophète le faisaient pleurer et ses références aux Lieux saints dans les longues qacidate, notamment celles du poète Sidi Lakhdar Benkhlouf, surtout El Wafat, ne peuvent laisser insensibles les nombreux mélomanes qui regrettent l'absence d'enregistrement à la télévision, même si l'apport du Net donne à voir des flots de poésie coulant des veines de ce Blidéen qui aimait tant sa médina, celle des Bab Zaouïa, Bab Khouikha, Bab Dzaier, Douirette. «Antoum fi qelbi oua dhikroukoum fi fami» (Vous qui demeurez dans mon cœur et votre mémoire au bout de ma langue), chantait-il ! Faire en sorte qu'un hommage à la hauteur de l'affection et de l'admiration que lui portent ses nombreux fans lui soit organisé dans les mois ou années à venir. Club hippique, le relooking n Comme par enchantement, le Club hippique de Blida, à l'entrée nord de la ville, en venant d'Alger, fait peau neuve. Un mur assez haut est dressé, travaillé avec des motifs rappelant le cheval afin de rompre la monotonie d'une clôture froide et, à l'intérieur, un nouvel agencement fait de légères retouches qui redonnent au lieu sa mission initiale, celle d'un endroit où il fait bon vivre ! Finies les invasions d'individus auxquels il suffisait d'enjamber des haies incertaines pour s'adonner à leurs beuveries, laissant derrière eux bouteilles et canettes. Désormais la verdure s'impose. «Nous avons pu mettre à profit le budget alloué par les autorités pour mieux structurer le lieu dont nous assurons désormais la gestion», assure M. Hammou, un des dirigeants de l'espace équestre. Depuis quelques jours, adhérents et public peuvent trouver plusieurs activités auxquelles toutes les tranches d'âge peuvent s'adonner en semaine et durant le week end. Nous y reviendrons.