Le chauffeur de taxi, M. Hamza (28 ans), qui s'est immolé par le feu le 5 avril dans la cour du siège de la sûreté de wilaya de Boumerdès, a succombé hier à l'hôpital des grands brûlés de Douéra, à Alger, a-t-on appris auprès d'un membre de sa famille. Le défunt, natif de Tidjelabine, souffrait de graves brûlures. Il s'était immolé pour protester contre la «hogra» dont il estimait avoir été victime de la part des policiers qui lui avaient retiré son permis de conduire deux jours avant son acte. Un de ses proches souligne que Hamza avait dénoncé «l'injustice commise à son égard même auprès des responsables de la sécurité routière, mais ces derniers n'ont pas voulu lui rendre son permis». Ce qui a été démenti par un officier de police, qui a précisé que le défunt «a été reçu et traité comme tous les autres citoyens». Selon nos sources, le défunt s'est immolé juste après avoir reçu l'ordre de «dégager» de la sûreté de wilaya. «Il s'est précipité vers son véhicule et a pompé subrepticement de l'essence du réservoir. Après s'en être aspergé, il accède à nouveau au siége sans être arrêté au poste de garde et met le feu à son corps», relate un témoin. Selon lui, les flammes ont été éteintes par des policiers et deux frères de la victime, dont l'un a été placé en garde à vue pour 48 heures. Ce dernier a été présenté devant le procureur de la République et sera jugé pour «atteinte à corps constitué et non-respect de policiers dans l'exercice de leurs fonctions», a-t-on appris. Le défunt a été enterré dans la douleur en fin d'après-midi à Tidjelabine, en présence d'une foule nombreuse. Tous les chauffeurs de taxi que nous avons abordés à Boumerdès vantent les qualités humaines et témoignent de la gentillesse du défunt.