La situation risque de s'aggraver pour les concessionnaires automobiles après la notification faite par le ministère de l'Industrie et des Mines aux banquiers de la place, les exhortant à bloquer l'accès aux domiciliations bancaires au profit des distributeurs automobiles, ne s'accommodant pas des exigences normatives du nouveau cahier des charges. Bien que l'arrêté ministériel ne soit pas encore publié au Journal officiel, les acteurs du marché automobile ont été surpris par la décision des banquiers de suspendre toutes les domiciliations bancaires en attendant que les homologations soient faites par le ministère de l'Industrie et des Mines. L'heure est à la confusion générale. D'autant plus que des commandes ont d'ores et déjà été faites aux constructeurs. De la marchandise est également en rade. Cela implique d'énormes coûts pour les concessionnaires. Mais qui va les payer au final ? La question s'impose. Décidément, l'instabilité des lois est une tradition algérienne. Les concessionnaires regrettent cet «effet surprise» que le gouvernement veut faire retentir sans crier gare. D'autant que le nouveau décret prescrivant les conditions d'exercice du métier de distribution automobile leur fixe un délai de mise en conformité. Les concessionnaires se sont réunis hier, sous l'égide de leur association AC2A, afin de débattre de cette situation qui s'offre à eux subito presto tel un pesant boulet. D'après nos sources qui étaient présentes à la réunion, les concessionnaires ont adopté une position de wait and see. En termes plus clairs, l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A) préfère attendre la publication du cahier des charges dans le Journal officiel pour se prononcer sur son contenu. Il y aurait un réaménagement de certains de ses articles, selon nos sources. Le ministère de l'Industrie et des Mines a promis la publication de ce cahier des charges dans 48 heures. En attendant, une réunion prévue aujourd'hui entre les concessionnaires automobiles et l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) a été reportée pour les mêmes raisons, à savoir l'absence du cahier des charges sur le Journal officiel. Lequel cahier des charges, faut-il le rappeler, a été signé le 31 mars dernier par le ministre de l'Industrie et des Mines, mais n'a jamais été publié. En attendant cette publication, le désarroi et l'embarras restent les maîtres-clés de la situation.