Y aurait-t-il une incidence des mesures d'austérité décidées par le gouvernement sur les grands projets de la wilaya ? Il faut d'abord définir ce que c'est les grands projets de la wilaya. La pénétrante autoroutière Jijel–El Eulma, la modernisation du port de DjenDjen, la centrale électrique de Bellara, le complexe sidérurgique du même site, la modernisation de la voie ferrée et la création de nouvelles lignes Jijel–Sétif, sont les principaux projets structurants de la wilaya. Ces projets sont maintenus, certains sont à un stade avancé de réalisation, comme le port de DjenDjen, d'autres ont été lancés récemment et d'autres le seront sous peu comme la voie ferrée DjenDjen – Bellara. Tous les autres projets de la wilaya qui sont lancés sont maintenus. Seules quelques nouvelles opérations sont susceptibles d'être reportées. Des difficultés sont éprouvées dans le lancement de projets dont on évoque l'imminence de la réalisation mais qui demeurent encore à un stade préliminaire (la pénétrante à l'autoroute est-ouest, les projets d'AEP, ferroviaires et le pole universitaire d'El Aouana, Les principales difficultés sont inhérentes au manque du foncier, à la faiblesse des moyens de réalisation et à la complexité des procédures administratives. Ce que vous appelez «lenteur» dans la réalisation des projets peut être imputé à d'autres facteurs comme la nécessité de maturation des ces projets. Ainsi, des projets de l'envergure de la pénétrante autoroutière de 110 km nécessitent des études approfondies et un travail préparatoire ardu avant le lancement des travaux. Il y a un tunnel et un grand nombre de viaducs qui nécessitent des études d'exécution pointues, en plus des indemnisations et des déplacements des réseaux. C'est une fois que tout cela est réglé que le projet atteindra sa vitesse de croisière. Quant au pole universitaire d'El Aouana, il est en cours de réalisation après la levée de toutes les contraintes foncières et techniques. Pour les projets d'AEP en aval des barrages, ceux des communes de l'Est (aval Boussiaba) ont été lancés, ceux qui se situent en aval de Taballout sont en étude. Vous insistez sur le projet d'un CHU à Jijel, pensez vous que cette idée soit réalisable, d'autant que pour concrétiser ce projet, il faut qu'il y ait des structures adéquates et une faculté de médecine, or, ce n'est pas encore le cas dans cette wilaya ? Le CHU sera l'aboutissement d'un travail de longue haleine. Mais comme pour toute entreprise humaine, on n'arrivera nulle part si on ne démarre pas. Nous avons commencé par le commencement en inscrivant le projet de la faculté de médecine, dont la réalisation est prévue au pole d'El Aouana. Cela, c'est pour le définitif, mais on insistant sur le sujet, j'invite tous les acteurs de la santé à réfléchir dés maintenant à la possibilité de créer une filière de médecine. D'ici que la nouvelle faculté de médecine et l'hôpital de 240 lits soient réalisées, les jonctions nécessaires se feront naturellement. Mais tout cela doit être préparé dès à présent. Oui, je suis convaincu que l'idée sera réalisable un jour. Gâtée par la nature, Jijel demeure quasiment démunie sur le plan des infrastructures hôtelières et touristiques, la solution serait-elle dans les zones d'expansion touristique (ZET) ? Nous avons une très belle wilaya où se côtoient la forêt et la mer, les massifs montagneux et les plaines côtières. Plus que tout, la population est accueillante et Jijel tend à devenir la wilaya la plus visitée du pays en été. Pour maintenir cet élan, il est nécessaire de réaliser des infrastructures hôtelières de qualité. C'est pour cela que nous avons déjà implanté cinq hôtels de deux à quatre étoiles à El Aouana, en attendant d'autres implantation imminentes ou à venir dans la même ZET, ainsi que dans celles de Ras El Afia, de Bordj Blida, de Tassoust et de Beni Belaid. Le reste des ZET sera concerné au fur et à mesure de la livraison des études de l'agence nationale du développement du tourisme. Il convient aussi de s'intéresser progressivement au tourisme de montagne en raison des potentialités que recèle la wilaya.