Un entrepreneur en travaux de bâtiment a été enlevé, dans la nuit de mardi à mercredi, dans la commune d'Aït Yahia Moussa, à 28 km au sud-ouest de Tizi Ouzou. Selon des sources locales, vers 18 h, un groupe de six individus armés de kalachnikovs fait irruption dans l'enceinte du lycée qui est en construction dans cette localité et prend en otages les ouvriers qui attendaient leur patron en déplacement à Blida pour l'acquisition de nouveaux matériels. A son arrivée sur les lieux, l'entrepreneur sera vite séquestré avec le groupe d'ouvriers du chantier jusque vers 21 h. A ce moment, les travailleurs seront relâchés tandis que l'employeur sera conduit à bord de son véhicule de type 4x4 en direction de la localité limitrophe, M'kira, via le chemin intercommunal traversant le village d'Aït Rahmoune. Dans la matinée d'hier, le véhicule de la victime a été retrouvé dans la localité de Naciria (wilaya de Boumerdès) sans aucune information sur le devenir de son propriétaire ni sur les revendications des auteurs de cet acte. Il est à noter que la victime, B.R., quadragénaire, est entrepreneur en BTPH, originaire de Larbaâ Nath Irathen. Il s'est chargé des travaux de construction du groupe pédagogique du lycée sis à 300 m du chef-lieu de la commune d'Aït Yahia Moussa, sur la RN 25 reliant Tizi Ouzou à Draâ El Mizan et qui demeure fermée à la circulation depuis deux semaines, suite au déclenchement de l'opération de ratissage de grande envergure que mènent les forces de l'ANP dans le massif de Boumahni. Depuis décembre dernier, plusieurs enlèvements ont eu lieu dans les wilayas de Tizi Ouzou, de Bouira et de Boumerdès. Certains de ces rapts ont été suivis de demande de grosses rançons, que les familles des victimes ont dû certainement payer. Il y a eu, à la fin de l'année 2005, l'enlèvement du propriétaire d'un bar-restaurant à Tigzirt, libéré quelques jours plus tard contre le paiement de plus de 700 millions de centimes. Par la suite, il y a eu, en avril dernier, l'enlèvement de l'un des frères Haddad, de l'entreprise ETRHB, avant le rapt du fils d'un imprimeur de Tizi Ouzou, au début de l'été. La série d'enlèvements avait semé le trouble et la peur chez de nombreux entrepreneurs et opérateurs économiques. L'enlèvement d'avant-hier, survenu à quelques encablures de la forêt de Boumahni, est considéré par de nombreux observateurs comme une tentative de diversion des terroristes encerclés par l'ANP à Boumahni, d'autant plus que le groupe a abandonné la voiture de la victime à Naciria, une ville située à proximité du maquis de Sidi Ali Bounab. Par ailleurs, le terroriste abattu par l'ANP la semaine dernière à Boumahni vient d'être identifié. Il s'agit de G. Rabah, un ancien émir du GIA, natif d'Alger, qui a rejoint le maquis au début des années 1990. Agé de 36 ans, il serait un élément important de katibat El Forkane, affiliée au GSPC. Il avait en sa possession, lorsqu'il a été abattu, un kalachnikov et plusieurs téléphones portables. E. M., M.H.