Pour sa 10e édition, le Festival international du film oriental de Genève (Fifog), qui a eu lieu du 20 au 29 mars dernier, a programmé une centaine de films, tous genres confondus. L'événement, suivi par des milliers de Genevois, a été une réussite à tous points de vue grâce au travail acharné de Houchi Tahar, son jeune et brillant directeur artistique. Véritable vitrine du Monde arabe en Europe, le Fifog s'était fixé cette année le défi difficile d'attirer l'attention, à travers les longs métrages sélectionnés, sur les problèmes que vivent actuellement les sociétés musulmanes comme l'intégration, le vivre-ensemble et la négation des droits et des cultures minoritaires. Ces œuvres, aussi belles les unes que les autres, incluent également un regard différent sur la parole donnée aux femmes dans les pays d'Orient. La 10e édition du Festival a d'ailleurs porté une attention particulière «au cinéma de la femme» : sur la centaine de films programmés, dont un tiers émanant de réalisatrices. Tolérance et paix Comme ce 10e anniversaire du Fifog s'est déroulé dans un contexte marqué par la montée en puissance de groupes obscurantistes et de «la barbarie qui met à rude épreuve aussi bien la paix entre l'Orient et l'Occident que le principe du vivre-ensemble», il a donc paru plus qu'important pour les organisateurs de mettre en exergue les voix de l'amour et de la sagesse qui, aujourd'hui, demeurent inaudibles. Au sens large, le thème de l'édition de cette année a été «l'amour» au sens filial, patriotique et musical du terme. La manifestation, cette année, s'est par conséquent voulu avant tout «une ode cinématographique à l'amour». Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, pour ce Fifog 2015, Ali Ahmed Saïd Esber, le plus éminent poète vivant de langue arabe, a été choisi comme président d'honneur. Le directeur artistique et cheville ouvrière du festival, Tahar Houchi, précise néanmoins que l'objectif était de privilégier avant tout les aspects artistique et cinématographique des œuvres présentées, même si les contextes politique et social y tiennent une part très importante. Concernant les critères essentiels de sélection des œuvres, M. Houchi a expliqué que sa volonté était de mettre en avant les productions qui ne bénéficient pas de distribution en Suisse, ainsi que celles ayant une résonance avec les thématiques et problématiques abordées. Comme les organisateurs du Fifog aiment faire les choses en grand, une centaine de films ont été diffusés.