Les Américains et les Argentins vont devoir encore patienter jusqu'à 2010, pour tenter une nouvelle fois de décrocher le titre de champion du monde de basket-ball. Le plateau royal proposé au pays du Soleil levant avait produit un basket-ball venu d'une autre planète. Les deux rencontres étaient époustouflantes jusqu'au coup de sifflet final. Les jeunes étoiles américaines, qui sont sorties vainqueurs lors du premier quart temps (20 à 14), se sont heurtées aux champions d'Europe durant le reste de la partie, pour s'incliner sur un score de 101 à 95, en dépit de l'artillerie d'Anthony Carmelo (27 points), Wade (19 points) et James Lebron (17 points). Le système de défense grec a gêné considérablement la stratégie du « Team USA ». L'équipe de la Grèce, qui n'a aucun joueur évoluant à la NBA, avait été dirigée sur le terrain par un meneur impérial, Papaloukas, auteur de 12 passes décisives, 5 rebonds et 8 points. Comme il fallait s'y attendre, le tempo de cette première demi-finale a été imposé par Spanoulis (22 points), Kaziouzis (15 points) et Diamantidis. Le coach grec a su gérer intelligemment le timing, connaissant parfaitement le jeu américain et les potentialités de son effectif. Sur le parquet, le bébé Schortsianitis,qui pèse 127 kg et mesure 2,06 m, constituait un véritable cauchemar au rebond pour les géants américains. Avec cette volonté de vaincre, non seulement il a réussi à planter les banderilles (14 points) durant les moments délicats pour son équipe, mais a effacé la domination physique américaine dans la raquette. Classée 6e en 2002 chez elle à Indianapolis, cette fois-ci, l'équipe US doit affronter l'équipe d'Argentine pour la troisième place. Quant au cinq grec, champion d'Europe en titre, il disputera, pour la première fois de son histoire, une finale de championnat du monde. Pour la seconde demi-finale, le phénomène Mano Ginobili (21 points) et ses camarades auréolés de leurs titres de vice-champion du monde et champion olympique, mais surtout des résultats de leur prestation depuis le début de la compétition, avaient, dès l'entame de la rencontre, mené les Espagnols. Pepe Sanchez (13 points), Nocioni (15 points), Oberto, Scola et Hermann maintenaient la pression. Les Espagnols, qui connaissaient parfaitement le jeu des joueurs argentins, avaient laissé passer l'orage, pour reprendre progressivement leur véritable rythme et réduire à la fois l'écart. Le coaching espagnol a porté ses fruits. « Le roi » Pau Gasol (19 points) s'était battu sous les deux raquettes pour récupérer les balles (11 rebonds et 3 contres favorables) et s'était permis le luxe de marquer des points, en dépit d'une défense impitoyable à son encontre. Blessé au niveau de la cheville, il a quitté le terrain à deux minutes de la fin de la partie. Les Ibériques sont parvenus à mener à la marque. Les Argentins égalisaient sur des tirs réussis à 3 points. L'absence de Pau Gasol se faisait sentir au sein du cinq ibérique. Le suspense s'est alors installé. Les 90 dernières secondes sont devenues interminables. Garbajosa (19 points), Rodriguez (14 points) et leurs camarades ont fait trembler leur public jusqu'à l'ultime seconde de la rencontre, à la suite d'un tir raté d'un Argentin. L'Espagne vient d'écarter (75 à 74) le sérieux prétendant au titre tant convoité par les Albicelestes. La finale de la 15e édition du championnat du monde de basket-ball sera 100% méditerranéenne, opposant la Grèce à l'Espagne. Aujourd'hui, samedi, la Turquie rencontrera, pour le compte de la 6e place, la France, tandis que l'Allemagne sera opposée à la Lituanie pour la 7e place.