La première méga- centrale technologique à l'échelle africaine, dédiée à la fabrication des puces et circuits électroniques, et spécialisée en nanotechnologie, sera mise en service par l'Algérie, en octobre prochain, a annoncé, hier à Tipasa, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique auprès du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Cette centrale stratégique est susceptible de créer une «révolution» en matière de nanotechnologie et de fabrication de puces électroniques, et autres systèmes de communication intégrés et composants électroniques, a indiqué le professeur Hafid Aourag, en marge de la première rencontre algéro-espagnole sur les perspectives de coopération en matière de recherche scientifique et de développement technologique. Entrée «dernièrement» en phase d'expérimentation au niveau du Centre de développement des technologies avancées (CDTA) de Baba Hassan (Alger), cette structure est considérée comme «stratégique et sensible» pour la «sécurité de l'Etat», car «toutes les puces et composants électroniques, les puces des portables et autres puces utilisées dans les documents biométriques, cartes Chifa et cartes bancaires, sont actuellement importés de l'étranger», a-t-il expliqué. Une fois sa mise en service effective, grâce à des compétences «algériennes à 100%», cette centrale technologique permettra, à l'avenir, de «sécuriser totalement les données électroniques individuelles des Algériens», a t-il ajouté, soulignant, en outre, «le grand intérêt» de cette structure, du fait qu'elle fonctionne grâce à une «technologie intelligente et non consommatrice d'énergie». Quelque 25 chercheurs algériens ont travaillé sur ce méga- projet technologique, d'un coût estimé à 22 millions de dollars, et dont les équipements ont été acquis des USA, alors que la structure a été élaborée par des Allemands. Vu la «haute sensibilité» du site, des commodités annexes de sécurité ont été ajoutées en vue d'empêcher toute infiltration des produits toxiques utilisés dans son processus de production, dont un hôpital, une plateforme d'atterrissage pour hélicoptères, et une unité d'intervention de la protection civile, a précisé le Pr. Aourag. Cette centrale, promise, par ailleurs, à un grand avenir en matière d'exportation de ses produits, dans le marché mondial, dont la valeur est estimée à 12 billions de dollars, selon la même source, permettra aux opérateurs algériens d'acquérir localement les composants électroniques, qu'ils sont actuellement obligés d'importer. La gestion de cette structure sera confiée à un groupement de plusieurs ministères concernés, dont l'Enseignement supérieur, la Défense nationale, l'Intérieur et les Collectivités Locales, l'Industrie et les Mines, la Santé et la Protection civile. Le PR. Aourag s'est, par ailleurs,félicité de l'adhésion récente de l'Algérie au Laboratoire ibérique de nanotechnologies (INL) de Praga (nord du Portugal), présenté comme le premier centre international de recherches, qui exploite la matière à l'échelle moléculaire, réalisé au titre d'un partenariat entre le Portugal et l'Espagne.