Toute activité liée à la vaccination en dehors de ce cahier des charges est considérée comme illégale. Les cliniques privées sont désormais soumises à un cahier des charges édicté par le ministère de la Santé pour l'application du nouveau calendrier vaccinal qui sera adopté dans les prochains jours. Dans le souci d'une nouvelle organisation de la vaccination, le ministère de la Santé interdit dorénavant aux cliniques privées de vacciner les bébés, sauf le vaccin BCG obligatoire à la naissance. La décision du gel de la vaccination dans ces structures est intervenue en juillet 2014 suite aux mauvaises conditions d'utilisation des vaccins (flacons ouverts utilisés pour plusieurs bébés à plusieurs jours d'intervalle, alors que l'OMS recommande l'utilisation d'un flacon ouvert six heures après son ouverture) et surtout le non-respect de la chaîne du froid. Cette instruction ministérielle portant interdiction est, selon certaines sources, loin d'être appliquée. «Non seulement on vaccine dans de nombreuses cliniques privées, et en plus c'est payant. Le vaccin coûte 1500 DA, alors qu'il était à 1000 DA il y a quelques mois», nous a confié un praticien dans une structure privée d'Alger. Du côté du ministère de la Santé, toute activité liée à la vaccination en dehors de ce cahier des charges est considérée comme illégale. Les directions de la santé de wilaya sont donc tenues de mettre en application ces directives, notamment les discussions autour du cahier des charges auquel certains responsables de structures privées adhèrent. Interpellé en marge de la journée de réflexion et de discussion sur la vaccination en Algérie, organisée jeudi, dans le cadre de la célébration de la Semaine mondiale de la vaccination, par la Société algérienne de pédiatrie et la Société algérienne de microbiologie, sur le payement de ces vaccins dans les cliniques privées, le professeur Mesbah, directeur de la prévention au ministère de la Santé, rappelle que le principe de la vaccination est d'abord préventif, donc s'inscrit dans une politique nationale de santé. «La consultation dans une structure privée est bien sûr payante et le vaccin peut être compté dans cette consultation. C'est justement dans ce cahier des charges que toutes ces dispositions seront discutées. A l'avenir, si les vaccins sont remboursés, le problème ne se posera pas», a-t-il expliqué. Introduction de 4 nouveaux vaccins Les exigences de ce cahier des charges, ajoute le professeur Mesbah, porteront justement sur le respect des normes et des pratiques universelles pour l'introduction de ces vaccins dans les structures privées. Comme il est aussi question, a-t-il encore précisé, du respect des conditions d'utilisation de ce calendrier, de la conservation du vaccin, de la technique de vaccination, de la notification des effets secondaires et de leur déclaration. Le nouveau calendrier vaccinal portant quatre nouveaux vaccins, adapté aux modifications épidémiologiques, sera définitivement adopté à l'issue de la réunion du comité national technique de vaccination fixée pour la semaine prochaine. Une réunion décisive est prévue dans les prochains jours pour statuer sur les dernières modalités liées à la formulation et la présentation de ces produits, a affirmé le professeur Mesbah. Lequel calendrier sera mis en application, selon le directeur de la prévention, avant la fin de l'année 2015 et en priorité le vaccin antipoliomyélite injectable selon les recommandations de l'OMS. «L'introduction dans le calendrier national du vaccin polio injectable (VPI) devient une obligation par l'OMS et cela doit être appliqué avant la fin de l'année. Les formalités et les démarches pour son acquisition sont déjà lancées», nous a-t-il confié. Les trois autres nouveaux vaccins, l'antipneumococcique, le vaccin combiné contre la rubéole et les oreillons associé à celui de la rougeole (ROR) seront parallèlement introduits, en attendant les dernières décisions du comité national technique de vaccination prévues pour la semaine prochaine. Interrogé sur le contrôle de ces vaccins, le professeur Mesbah assure que l'une des exigences du ministère de la santé est leur préqualification par l'OMS. «Une garantie pour nous, car à ce moment-là nous serons sûrs que ces vaccins répondent aux références des exigences internationales», a-t-il expliqué avant de rappeler que la vaccination restera toujours obligatoire et gratuite. L'actualisation du calendrier vaccinal, signale M. Mesbah, vient quand même consolider les résultats appréciables enregistrés depuis de longues années en termes de réduction de certaines maladies, voire leur éradication. «Des résultats qu'il faut consolider, car tout relâchement expose à la résurgence, d'où l'élargissement de la protection vaccinale et la mobilisation des professionnels de santé et de la société», a-t-il encore recommandé.