C'est véritablement une énième remontrance qu'a adressée, mardi, le wali de Constantine aux élus locaux lors de la troisième session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya à propos du volet relatif à la salubrité publique, qualifiant celle-ci de « bataille » que les autorités de la ville sont en mesure de remporter. Ayant toutes été dotées et renforcées en équipements spécifiques à l'assainissement, notamment le chef-lieu qui dispose désormais de 32 camions pour la collecte des ordures, les douze communes de la wilaya de Constantine sont appelées, voire sommées, par le wali de mettre à profit ce matériel en s'attelant à redorer le blason terni de la ville du Vieux rocher, phagocytée depuis quelques années par l'insalubrité. « Les APC doivent s'organiser. Ce n'est pas un pari impossible », a insisté le premier responsable de la wilaya qui a également relevé le problème des avaloirs bouchés et donné des instructions fermes pour que ces derniers soient nettoyés régulièrement, « pour que ce ne soit pas la catastrophe à chaque goutte de pluie ». Pour d'aucuns, le wali de Constantine fait du problème du manque d'hygiène à Constantine son cheval de bataille depuis plusieurs mois, enjoignant à maintes reprises les présidents d'APC de faire la « chasse » aux ordures observées partout, même aux abords de... l'APC, surtout que ce n'est pas la première fois qu'il revient sur ce sujet préoccupant, faut-il le souligner. En effet, après avoir obtenu, en 1986, le prix de la wilaya la plus propre, la ville des ponts est en passe aujourd'hui de décrocher plutôt le prix de la ville la plus sale où les immondices rognent chaque jour davantage l'espace vital des citoyens. Les élus locaux arriveront-ils à relever le défi pour faire de l'antique Cirta une ville propre à l'hygiène irréprochable ? Au début de leur mandat, les élus de l'APC de Constantine avaient certes lancé une opération de « nettoyage de printemps » à travers certains quartiers, mais cette initiative s'est vraisemblablement vite essoufflée puisque ces mêmes quartiers offrent toujours la même vision hideuse, celle de la malpropreté. Aujourd'hui, ces élus du peuple sont « acculés » par le wali pour prendre réellement les choses en main et venir à bout d'un fléau qu'ils ont les moyens matériels de combattre. « Il faut juste de l'organisation et de la volonté pour assainir la ville », a soutenu le wali, à cet effet. Cela étant, les officiels locaux ont, par ailleurs, décidé de lancer durant le mois d'octobre 2004 une vaste opération de reboisement au cours de laquelle chaque élève plantera un arbre. Il y aura donc environ 220 000 nouveaux arbres plantés à Constantine puisque la direction de l'éducation compte autant d'élèves cette année.