Les protestataires se plaignent de la détérioration des routes, du manque d'eau potable, du blocage du projet d'annexe de la mairie... La colère monte parmi les villageois de Chabet El Ameur, à 30km au sud-est de Boumerdès. Hier, des centaines de citoyens du village agricole (comptant plus de 2000 habitants) ont fermé le siège de l'APC pour « dénoncer les fausses promesses des autorités locales quant à la prise en charge des problèmes qui nous empoisonnent la vie». Les villageois se plaignent, entre autres, de la détérioration des routes, de la pénurie d'eau potable, l'insalubrité, le blocage du projet d'annexe APC et du bureau de poste, du manque d'éclairage… Ils ont cadenassé le portail du siège de l'APC dès le début de matinée en empêchant les citoyens et les fonctionnaires d'y accéder. La maire, resté injoignable durant toute la journée, est arrivé sur place à 14h, mais il n'a pas pu convaincre les villageois à rouvrir les portes de la mairie. «Tenez vos promesses ou dégagez ! », «Nous en avons marre d'être négligés », ont-ils écrit sur des banderoles accrochées devant la mairie. Cette action de protestation était attendue en raison de l'immobilisme dont font preuve les autorités locales pour délocaliser la décharge sauvage qui jouxte le village vers un autre endroit. «Le maire nous a promis que les services de la voirie ne jetteront plus d'ordures sur place, mais cela s'est avéré du leurre. Il y a quelque jours, on appris que le projet de réalisation d'une décharge contrôlée, prévue à Ouled Brahim, sera réalisé près de notre village», souligne le représentant des contestataires qui dénonce également le blocage du projet d'alimentation de leur village en eau potable à partir du château de Tizi El Bir. «Pour le moment, l'eau coule dans les robinets 2 fois par semaine. Les conduites d'AEP réalisées récemment pour mettre fin à notre calvaire ne sont pas arrivées à notre village. Et nous demandons l'affectation d'au moins 8 millions de dinars pour réaliser le reste du projet avant la saison estivale», réclame-t-il. Outre ce problème, les villageois demandent aussi l'aménagement des ruelles et trottoirs de la localité, la réparation des lampadaires qui ne s'allument pas et l'achèvement des projets d'annexe d'état civil du bureau de poste. Des projets qui sont bloqués depuis plusieurs années sous prétexte du manque de budget. Les manifestants dénoncent aussi le transfert du projet de CEM vers Matoussa, une localité dont le nombre d'habitants reste inférieur à celui du village agricole. En fin d'après-midi d'hier, on a appris qu'une délégation composée de cadres de différentes directions de la wilaya est arrivée à Chabet El Ameur pour examiner les doléances des protestataires.