En droite ligne des critiques formulées, vendredi dernier, par son président, Mohcine Belabbas, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a signifié, hier, son refus d'adhérer à la démarche du FFS qui est, à ses yeux, suspicieuse. "Le RCD, qui est partie prenante de la construction d'une alternative démocratique, transparente et pacifique à travers la CLTD et l'Instance de coordination et de suivi (Icso), ne peut s'inscrire dans une démarche qui vise précisément à prolonger le statu quo par une manœuvre destinée à semer le doute dans l'opinion et perpétuer la recherche d'un consensus clanique", lit-on dans les résolutions sanctionnant les travaux de la 8e session de son conseil national tenue à Alger. Motivant son rejet de la démarche du FFS, le parti de Mohcine Belabbas assène : "La plateforme de Zéralda, qui œuvre à installer le pays dans une dynamique de transition démocratique, pacifique et graduelle, rassemble d'ores et déjà la majorité de l'opposition." Et de préciser : "Elle se veut généreuse et ouverte à toutes les forces et personnalités saines et patriotiques de la nation." En décodé, l'opposition n'a pas attendu l'initiative du FFS pour accorder ses violons et surtout se fixer un cap. Pour le RCD, la pertinence de la démarche de la CLTD n'a pas cessé de provoquer une "panique" chez les dirigeants du régime en place, voire chez "les segments périphériques du système". "Les appels à la prolongation du dialogue sur le projet de la Constitution, maintes fois réitérés par de zélés sous-traitants de la caste régnante, semblent trouver un écho dans la proposition de l'organisation de nouvelles consultations par le truchement de rencontres bilatérales aussi fallacieuses que chimériques fondées, de surcroît, sur une prétendue feuille blanche", relève-t-il. L'allusion est on ne peut plus clair aux dirigeants du FFS. Reste à savoir si, après une telle salve, ces derniers vont tout de même envoyer une invitation à leurs pairs du RCD pour une rencontre bilatérale. Sur un autre plan, le RCD, à la suite de son président, qui a fait, vendredi, un procès en règle du régime en place et de sa gestion, est revenu sur la crise profonde, multiforme et complexe dans laquelle patauge le pays. "La fuite en avant, la volonté de reconduire le statu quo et les atteintes aux libertés individuelles et collectives constituent les menaces les plus sérieuses sur le devenir du pays", estime-t-il. "Au plan économique, malgré les mises en garde de nombreux opérateurs nationaux et internationaux, le gouvernement confectionne une loi de finances qui pérennise les déficits abyssaux habituels et compile une nomenclature de dépenses frappées d'incohérences", dénonce-t-il encore, jetant ainsi la pierre au gouvernement Sellal qui, pour s'acheter une paix sociale, n'hésite pas à puiser "dans le Fonds de régulation des recettes pour importer tous azimuts, sans tenir compte de la tendance baissière des prix des hydrocarbures". Abordant l'échange aigre-doux entre le ministre de la Communication et les journaux El Khabar et El Watan, le RCD a dénoncé le chantage à la publicité et la tentative de bâillonner la presse libre. "Le chantage et les manœuvres cyniques en cours pour intimider et menacer les annonceurs publicitaires dans la presse renseignent sur la volonté du pouvoir d'anéantir toute voix dissonante et ne tolérer que ses affidés dans ce secteur", estime-t-il. A. C.